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Il y a désormais plus de 5 millions de réfugiés syriens installés dans les pays voisins de la Syrie. Et l’aide de la communauté internationale est insuffisante, s’alarment des ONG. La Turquie compte le plus grand nombre de réfugiés syriens. Suivie par le Liban où les réfugiés sont plus d’un million selon l’ONU ; plus d’1,5 million selon Beyrouth. Ils représentent près d’un tiers de la population. Face au manque de perspectives, de nombreux Syriens aspirent à quitter le Proche-Orient.
Laure Stephan ;
Originaires de Damas, Zein et Samer sont frères, réfugiés au Liban. Ils ont été sélectionnés à travers le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies pour être réinstallés aux Etats-Unis. Mais leur dossier reste aujourd’hui en attente, explique Samer, 28 ans : « Ils nous ont dit à l’ambassade qu’ils n’ont pas tranché, ça peut prendre dix jours ou un an, on ne sait pas. On n’a pas d’autre choix qu’attendre, on n’a pas de passeport pour quitter le Liban d’une autre manière ».
Les deux frères redoutent que leur dossier soit rejeté, suite aux mesures anti-immigration de l’administration Trump. Zein, qui a fui le service militaire en Syrie, a pensé à partir clandestinement vers l’Europe, sa famille l’en retient. A 23 ans, il se sent sous pression au Liban : « Dans quelques jours, je suis convoqué pour un interrogatoire comme les autres Syriens dans le commerce où je travaille. Il n’y a pas d’espoir pour les Syriens ici, les Libanais ne nous aiment pas. On n’a pas de futur ici. »
Les Libanais ont cependant généreusement accueilli les réfugiés, pendant les premiers temps de la crise syrienne. Mais leur présence massive est aujourd’hui un fardeau.. Samer s’inquiète que les conditions de vie se compliquent. Mais il exclut de rentrer en Syrie : « Je ne vois pas d’espoir que la guerre prenne fin. C’est devenu une guerre mondiale, tous les pays se battent sur le sol syrien ».