Après l’attaque qui tué mardi au moins 72 civils dans la province d’Idleb (nord-ouest de la Syrie), MSF a constaté chez huit victimes transférées à l’hôpital de Bab Al Hawa « des symptômes -pupilles rétractées, spasmes musculaires et défécation involontaire – caractéristiques d’une exposition à des agents neurotoxiques, tels que le gaz sarin », décrit l’organisation. L’équipe MSF « a également pu accéder à d’autres hôpitaux prenant en charge les victimes et a constaté qu’elles dégageaient une forte odeur de chlore, suggérant qu’elles avaient été exposées à cet agent toxique », affirme l’ONG, dont les conclusions rejoignent celles rendues mercredi par l’Organisation mondiale de la Santé à Genève.
Vingt enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), figurent parmi les 72 civils tués par l’attaque survenue mardi à Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes. L’OSDH a également fait état de plus de 160 blessés et de « personnes disparues ».
De nombreux dirigeants occidentaux ont évoqué une responsabilité du régime du président syrien Bachar al-Assad. Une résolution présentée par Washington, Paris et Londres condamnant l’attaque et appelant à une enquête rapide doit être soumise ce mercredi au vote du Conseil de sécurité de l’ONU. L’armée syrienne a démenti « catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun ».