La dynamique de Jean-Luc Mélenchon après le débat de mardi

Le candidat de la France insoumise enregistre une nouvelle progression dans les dernières enquêtes d’opinion.

La troisième place à porter de main ? « Non seulement je suis donné en quatrième position mais, dorénavant, monsieur Fillon nous paraît à portée de dépassement », a écrit sur son blog Jean-Luc Mélenchon, dimanche. Depuis, plusieurs nouveaux sondages sont tombés et confirment sa dynamique après le débat qui a réuni les onze candidats, mardi. Crédité de 17 % des intentions de vote (+5 points depuis le 6 mars), selon un sondage Elabe pour BFMTV et l’Express publié mercredi soir, le candidat de la France insoumise (FI) soutenu par le PCF devance toujours Benoît Hamon (9 %) et n’est plus qu’à deux points de François Fillon (19 %), alors que l’écart se resserre avec Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Tous deux recueilleraient 23,5 % des voix, en baisse par rapport à la semaine précédente de 0,5 % pour l’une et de 2 points pour l’autre.

Une deuxième enquête, Harris Interactive pour France Télévisions, sortie jeudi, fait également apparaître que le député européen obtiendrait 17 % (+3,5 % en deux semaines), à un point, cette fois, du candidat « Les Républicains » (18 %), contre 24 % pour celle du FN et 25 % pour celui d’En marche ! « Les écarts que l’on observe aujourd’hui entre François Fillon et Jean-Luc Mélenchon sont dans la marge d’erreur. Si le vote devait intervenir ce week-end, il y aurait une vraie incertitude quant à leur ordre d’arrivée », note Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d’Elabe, qui relève que le candidat FI « a beaucoup progressé en s’attaquant au socle électoral » de Benoît Hamon. Les sondages sont désormais « à front renversé » par rapport à ceux réalisés dans la foulée de la primaire PS, rappelle le sondeur : le candidat socialiste « après la primaire est parvenu à capter une part significative de ceux qui avaient voté pour Jean-Luc Mélenchon en 2012. Désormais, ce dernier récupère près de 70 % de ses anciens électeurs ». Quant à l’électorat qui s’était prononcé pour François Hollande en 2012, le gros des troupes (50 %) se porte sur la candidature d’Emmanuel Macron, mais Jean-Luc Mélenchon y fait désormais jeu égal avec Benoît Hamon (19 % chacun). Néanmoins, relève le politologue, le premier « ne peut plus espérer grand-chose » de l’électorat du second. Reste la progression parmi les catégories les plus touchées par l’abstention, notamment les jeunes. Avec 29 % des intentions de vote des 18-24 ans, le candidat est désormais en tête dans cette tranche d’âge. « Il y a quelques semaines, rappelle Yves-Marie Cann, c’était Marine Le Pen. »

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