Attaque chimique: Lavrov dénonce le blocage du projet russo-iranien à l’OIAC

Moscou a fustigé la décision de l’OIAC de bloquer le projet conjoint proposé par la Russie et l’Iran sur l’attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, ce rejet témoigne de «la défaillance totale» de la position des pays occidentaux.

L’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques a rejeté jeudi lors d’un vote la proposition de Moscou et Téhéran visant à mettre en place une nouvelle équipe chargée d’enquêter sur l’attaque chimique présumée perpétrée en Syrie début avril. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le blocage du projet a un seul but: obtenir un changement du régime politique en Syrie.« Hier, notre proposition conjointe adressée aux experts de l’OIAC appelant à visiter les lieux de l’incident présumé avec l’utilisation d’armes chimiques en Syrie a été bloquée sans explication par les délégations occidentales. Nos collègues occidentaux ont ainsi fourni preuve de la défaillance totale de leurs positions, car de fait ils interdisent à l’OIAC d’envoyer ses inspecteurs sur le lieu de l’incident et dans l’aérodrome d’où auraient décollé des avions syriens chargés de bombes chimiques », a déclaré Sergueï Lavrov.

« Je pense que c’est une situation très grave, car il est désormais évident qu’on a recours à de fausses informations concernant l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien, afin de contourner la mise en œuvre de la résolution 2254, qui prévoit un règlement politique avec la participation de toutes les parties syriennes, et de se rabattre de nouveau à l’idée de changement du régime, si longtemps prônée », a précisé le chef de la diplomatie russe.

La Russie et l’Iran ont soumis ce jeudi au vote de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) de nouvelles propositions concernant l’attaque chimique présumée perpétrée le 4 avril dans la ville syrienne de Khan Cheikhoun.

Moscou et Téhéran demandaient aux enquêteurs de se rendre non seulement à Khan Cheikhoun, pour vérifier l’utilisation présumée d’armes chimiques, mais visiter aussi la base aérienne de Shayrat d’où, selon les Américains, auraient décollé des avions syriens chargés de bombes chimiques.

L’OIAC a relancé mercredi l’enquête sur l’attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun. L’examen de ce dossier a été suspendu pour la fête de Pâques. Selon les membres du Conseil exécutif de l’OIAC, l’enquête spéciale visant à établir l’auteur de l’incident ne pourra avoir lieu qu’une fois qu’on aura établi qu’il s’agit effectivement d’une attaque.Selon l’hypothèse des États-Unis, cet aérodrome a servi de point de départ pour les avions syriens qui ont attaqué l’opposition à Khan Cheikhoun, entraînant l’intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants. Washington a tiré ses missiles sans attendre les résultats de l’enquête.
De leur côté, les autorités syriennes rejettent toutes les accusations. La Russie appelle pour sa part à inspecter la base de Shayrat dans le cadre d’une enquête impartiale avec l’implication de l’OIAC. En l’absence d’une telle enquête, l’origine de l’intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun reste donc controversée.

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