Accusations de recours à la torture dans les rangs de la police polonaise

En Pologne, les défenseurs des droits de l’homme ont rédigé un rapport sur le recours à la torture par la police nationale.

Un rapport de 200 pages rédigé par les experts de l’antenne polonaise du Comité international contre la torture cite plusieurs cas de policiers qui recourent régulièrement à la torture, annonce un correspondant de la chaîne télévisée RT.

« Au cours de la période de 2008 à 2016, plus de 40 policiers ont été impliqués dans des recours à la torture et à l’humiliation de citoyens interpellés. Toutefois, il n’y a aucune garantie que la liste soit exhaustive, car la violence de la part d’un policier n’est souvent qualifiée que d’abus de pouvoir », indique le rapport des défenseurs des droits de l’homme.

Le rapport cite des exemples concrets de l’usage de tortures. L’action se déroulait principalement dans les voitures de police, des endroits qui n’étaient pas surveillés par les caméras vidéo, des commissariats, etc. Les noms des victimes n’ont pas été rendus publics, conformément à la législation polonaise sur la protection de la vie privée. Toutefois, le rapport dit que parmi les victimes se trouvent souvent des coupables de délits mineurs, des témoins, ainsi que des femmes et des enfants.

Par exemple, le rapport cite le cas d’un jeune homme qui a été cruellement tabassé pour ne pas avoir su patienter dans la queue pour uriner.

« Un jeune homme a uriné dans les buissons, car il ne pouvait pas attendre dans la queue pour aller aux WC. Il a été interpellé par la police, emmené au commissariat, cruellement tabassé à coups de pied et de bâtons. Lorsqu’il a commencé à étouffer, les policiers l’ont forcé à signer son mea culpa », indique le rapport.

Dans la ville de Kalisz, une jeune femme qui avait volé un porte-monnaie dans un café a été cruellement torturée par les policiers.

« Au cours de l’interrogatoire, un policier l’a mise à genoux, lui a donné des coups de bâton, l’a étouffée. Le deuxième policier présent dans le local, observait tranquillement la scène sans essayer d’intervenir, selon la victime », affirment les défenseurs des droits de l’homme.

Selon eux, la majorité de cas de recours à la torture par les policiers sont qualifiés d’abus de pouvoir par les tribunaux, les coupables n’étant condamnés qu’à trois ans de prison.

Par contre, si ces crimes étaient considérés comme des crimes contre les droits de l’homme et que des déclarations ad hoc étaient adressées à la Cour européenne des droits de l’homme, les coupables pourraient écoper jusqu’à 10 ans de prison.

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