«Si Donald Trump s’inquiétait vraiment de la façon dont le FBI enquêtait sur Hillary Clinton, il n’aurait pas loué M.Comey d’avoir engagé des poursuites contre l’ancien secrétaire d’État lors de sa campagne électorale», estime le politologue américain Jeanne Zaino.
Jeanne Zaino, professeur de science politique à Iona College, à New York, a été invitée à parler de sa vision sur le licenciement du directeur du FBI James Comey. Elle a évoqué notamment quelques détails que les médias n’avaient pas soulignés.
Pour Jeanne Zaino tout est clair: James Comey a commis de sérieuses gaffes lors des enquêtes sur les courriels de l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton et sur la « fameuse ingérence russe » dans la présidentielle américaine. Pourtant, il y a un élément qui ne colle pas.
« Il est néanmoins surprenant que l’administration Trump ait décidé de licencier M. Comey en citant comme prétexte des erreurs qu’il avait commises il y a un an. Si Donald Trump s’inquiétait vraiment de la façon dont le FBI enquêtait sur Hillary Clinton, il n’aurait pas loué M.Comey pour avoir engagé des poursuites contre l’ancien secrétaire d’État lors de sa campagne électorale », selon Jeanne Zaino.
Elle souligne notamment que le licenciement de M. Comey pourrait « devenir un cauchemar politique » d’envergure constitutionnelle car « le droit du Président à une telle décision est quelque peu controversé ».En outre, une fois James Comey licencié, il devient immédiatement une personne civile, ce qui lui accorde le droit de répondre aux questions des journalistes portant sur les activités du Sénat, notamment au sujet de l’enquête sur le chef de la Maison-Blanche.
Cependant, l’avenir du FBI dépend désormais du choix de son futur dirigeant.
« Si le poste est occupé par une personne liée aux affaires du parti (…), il y aura des problèmes. Mais si c’est quelqu’un qui jouit de la confiance du grand public, on commencera à avoir davantage confiance en le FBI », a-t-elle conclu.
Mardi 9 mai, Donald Trump a limogé le patron du FBI James Comey, en poste depuis 2013. Le Président américain a expliqué sa décision, prise sur la recommandation du procureur général Jeff Sessions, par le fait que M. Comey n’était pas en mesure de remplir ses fonctions de manière efficace.James Comey menait une enquête sur la prétendue intervention de la Russie dans la présidentielle américaine, qui n’a pourtant rien révélé.