Pour Moscou, le virus WannaCry est un acte de cyberterrorisme

Les États-Unis et la Russie doivent conjuguer leurs efforts pour lutter efficacement contre les actes de cyberterrorisme, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères faisant référence au virus WannaCry.

Moscou est prêt à un dialogue avec Washington sur toutes les questions de cybersécurité, a déclaré à Sputnik l’ambassadeur chargé des missions spéciales du ministère russe des Affaires étrangères Andreï Kroutskikh. Selon le diplomate, la cyberattaque globale liée au virus WannaCry est un acte de cyberterrorisme.

« Ce sont des cybercrimes odieux. En Angleterre, par exemple, ils (les terroristes) ont « frappé » des hôpitaux. Cela montre à quel point ces personnes sont cruelles et cyniques. Pour eux, rien n’est sacré. C’était une attaque systématique. Dans chaque pays, ils ont choisi des infrastructures critiques (…) — les hôpitaux, les installations énergétiques et de transport », a-t-il déclaré dans une interview à Sputnik.

L’ambassadeur a en outre appelé les autorités américaines à cesser la chasse aux sorcières en cours depuis la présidentielle des Etats-Unis de 2016 et à passer à la coopération dans le domaine de la cybersécurité.

« C’était une attaque qui montre jusqu’où peuvent aller la cybercriminalité et le cyberterrorisme mondial, donc il faut arrêter de chercher des coupables dans la campagne électorale passée (des États-Unis), et il faut se réunir immédiatement (représentants russes et américains, ndlr), et élaborer des réactions appropriées contre le cyber-Daech », a déclaré M. Kroutskikh.

Selon l’ambassadeur, la lutte contre les cybermenaces doit unir les efforts du monde entier et « les Etats-Unis et la Russie devront montrer la voie ».L’attaque a fait, selon Europol, 300 000 victimes dans au moins 150 pays depuis le 12 mai. Les pirates ont utilisé une faille de sécurité dans le système d’exploitation Windows utilisée par la NSA, « EternalBlue », dont l’existence a été révélée mi-avril 2017 par les groupes de hackers appelés The Shadow Brokers et Equation Group.

Parmi les organisations touchées par cette attaque, on retrouve notamment l’entreprise Vodafone, le groupe américain FedEx, le constructeur automobile français Renault, le National Health Service britannique, la Deutsche Bahn et des universités en Grèce et en Italie. Le ministère français de la Défense serait aussi concerné.En Russie, les plus importants opérateurs mobiles, tels que Mégaphone, MTS et VimpelCom, les ministères de l’Intérieur et de la Santé publique ainsi que plusieurs banques, y compris la Sberbank, la plus grande banque d’Europe orientale, ont été ciblés par la cyberattaque d’envergure.

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