Le Président philippin Rodrigo Duterte a déclaré que dans le contexte actuel, «il n’était possible de se fier qu’aux paroles de la Russie et de la Chine».
« Si la situation mondiale, en ce qui concerne notamment Daech, s’aggrave, non seulement je ne serai pas forcé de le faire, mais je serai ouvert à des alliances de défense. Pour le moment, il n’est possible de se fier qu’aux paroles de la Russie et de la Chine. Les Etats-Unis sont hypocrites. La main gauche là-bas ne sait pas ce que fait la main droite, alors il y aura toujours des problèmes, des malentendus et sinon de la haine, du moins de l’aversion mutuelle », a déclaré aux médias russes Rodrigo Duterte.
Il a également rappelé que les Philippines avaient été une colonie espagnole pendant 400 ans avant d’être placées sous l’administration des États-Unis pendant 50 ans après que ceux-ci aient gagné la guerre contre l’Espagne.
« Avant de quitter notre pays, les Américains ont reçu des garanties selon lesquelles ils auraient une base aux Philippines. Ils ont évoqué dans un accord qu’ils nous offraient l’indépendance mais nous avons dû parvenir à un accord qui leur assurait cent années de présence. L’accord est caduc depuis longtemps, mais il y en a un autre sur le statut juridique des troupes américaines, qui permet aux États-Unis de lancer des manœuvres conjointes avec notre armée », a-t-il souligné.
M. Duterte a rappelé avoir indiqué lors de la campagne présidentielle que « le moment viendrait où aucun militaire, et pas seulement des Etats-Unis, ne devrait se trouver sur territoire de son pays ».
« Mais il reste encore à décider quand cela doit arriver », a conclu le Président philippin.
Fin avril, le ministre philippin de la défense Delfin Lorenzana a annoncé, lors d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Choïgou, que la Russie et les Philippines avaient l’intention de signer un accord de coopération dans le domaine de la défense. Selon lui, les Philippines s’intéressent aux armements russes, y compris aux avions militaires et aux armes légères.