La pression sur les magasins et les restaurants de Kiev en raison de leur utilisation de la langue russe s’est accrue ces derniers temps. Toutefois, brandir le mot «patriotisme» ne sert souvent qu’un chantage, selon des médias ukrainiens. L’aspect linguistique est utilisé à des fins commerciales.
Les radicaux ukrainiens, qui s’opposent à l’utilisation de la langue russe dans la vie quotidienne, sont de plus en plus actifs. Un certain nombre de restaurants et magasines ont été menacés ou ont déjà été victimes des nationalistes. Mais, selon l’édition ukrainienne Vesti, ces actions n’ont rien à voir avec le « patriotisme » et sont un moyen d’extorsion.
Les radicaux ukrainiens interviennent contre l’utilisation de la langue russe dans la vie quotidienne et n’ont pas l’intention d’arrêter. À titre d’exemple, on peut citer un incident survenu récemment lorsque des nationalistes ont menacé de démolir un café où une serveuse a refusé de répondre à ces derniers en ukrainien. Et bien que les activistes indiquent que leur « objectif est de les [ceux qui parlent russe, ndlr] amener à respecter notre langue [l’ukrainien, ndlr] et de vivre selon nos lois », ils exploitent souvent leurs actions à des fins d’enrichissement.Beaucoup d’analystes précisent que les organisateurs de ces provocations sont motivés par d’autres choses. Selon le chef de l’Association des propriétaires de petites et moyennes entreprises, Ruslan Sobol, dans la plupart des cas d’« actions patriotiques », il y a un intérêt commercial, c’est-à-dire qu’il y a un « désir de faire éclater un scandale, puis d’être calmé par de l’argent et disparaître ».
« Aujourd’hui, les patriotes sont très populaires dans la société. En utilisant cela, beaucoup de groupes nationalistes subsistent d’extorsions et de raids », souligne la présidente de l’Association des restaurateurs d’Ukraine, Olga Nasonova.
De plus, selon elle, les propriétaires de restaurants, ne pouvant pas compter sur l’aide des forces de l’ordre, préfèrent payer les radicaux.
Toutefois, la police locale indique ne pas disposer d’informations sur des raids et rackets de ce type.
Plus tôt, la Rada suprême d’Ukraine avait adopté une loi sur la mise en place d’un quota pour l’utilisation de la langue ukrainienne sur les chaînes nationales dans le pays à 75 % et 50 % pour les chaînes locales. Les autorités espèrent que cette mesure contribuera à promouvoir l’ukrainien. Selon l’opposition, cette décision entraînera des tensions dans la société.