Emmanuel Macron reçoit ce lundi à Versailles Vladimir Poutine pour l’inauguration d’une exposition marquant les 300 ans des relations franco-russes, l’occasion de redonner souffle au dialogue entre les deux pays.
« C’est une première prise de contact entre deux dirigeants qui estiment tous les deux que le facteur personnel joue un rôle important dans la politique étrangère », souligne Manuel Lafont Rapnouil, directeur de l’European Council on Foreign Relations (ECFR) à Paris.
« À Versailles, leur objectif est donc avant tout d’apprendre à se connaître, d’établir une relation personnelle, il ne devrait donc pas y avoir, sauf surprise, de percée » dans les dossiers en cours, précise-t-il à Reuters. « C’est le moment où la relation se construit ».
À Moscou comme à Paris, le mot d’ordre pour cette rencontre de quelques heures, présentée comme une « visite de travail » par l’Élysée et comme un « échange d’opinions » par le Kremlin, est le même: la franchise.
« C’est l’occasion de parler franchement et d’avoir une meilleure idée l’un de l’autre », a souligné la semaine dernière Youri Ouchakov, conseiller de Vladimir Poutine, précisant qu’il s’agissait avant tout « de faire connaissance ».
À quelques jours de la rencontre, l’ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov a fait savoir que la Russie était prête à « faire le premier pas » avec le nouveau Président français.
« Il faut surmonter la méfiance réciproque qui s’est installée ces dernières années », a-t-il dit dans Challenges. « Dans l’immédiat, essayons de réapprendre à travailler ensemble, à dialoguer, à se respecter mutuellement, à rechercher des solutions, au lieu de camper sur des positions intransigeantes. »
Si Emmanuel Macron s’en tient à la ligne de François Hollande dans le conflit ukrainien — pas de levée des sanctions sans application des accords de Minsk — le chef de l’État a pris de son côté ses distances pendant la campagne sur le dossier syrien.« Nous pouvons nous entendre avec le Président de la République » sur la Syrie, a estimé Alexandre Orlov. « Il semble plus déterminé que François Hollande, et c’est une bonne chose ».