L’ancien dictateur panaméen Manuel Noriega est mort

L’ancien homme fort du Panama Manuel Noriega, qui fut un agent de la CIA avant de tomber en disgrâce et d’être renversé par les Etats-Unis, est décédé à l’âge de 83 ans.

«La mort de Manuel Noriega clôt un chapitre de notre histoire», a tweeté le président du Panama Juan Carlos Varela. «Ses filles et ses proches méritent un deuil en paix», a-t-il poursuivi.

L’ancien dictateur purgeait trois peines de 20 ans de réclusion chacune pour la disparition d’opposants politiques sous son gouvernement. Mais il était sorti de prison fin janvier afin d’être hospitalisé.

Il est décédé à l’hôpital public Santo Tomas de Panama City, où il avait été admis et opéré le 7 mars d’une tumeur bénigne au cerveau. Souffrant d’une hémorragie cérébrale après l’intervention, il avait dû être opéré à nouveau et se trouvait dans un état critique.

Sa famille avait demandé à plusieurs reprises, en vain, une assignation à résidence permanente de l’ancien dictateur, qui a connu plusieurs hémorragies cérébrales, des complications pulmonaires, un cancer de la prostate et a souffert de dépression. Mais le gouvernement avait rejeté ses appels, affirmant que Manuel Noriega reviendrait en prison après l’intervention chirurgicale.

Homme fort du Panama de 1983 à 1989, ancien agent de la CIA, le général Manuel Noriega était ensuite tombé en disgrâce et avait renversé par les Etats-Unis avant d’être condamné pour trafic de drogue. Il a passé plus de deux décennies derrière les barreaux aux Etats-Unis pour trafic de drogue, puis deux ans en France pour blanchiment d’argent avant d’être extradé vers le Panama en décembre 2011

Il purgeait dans son pays trois condamnations pour la disparition et l’assassinat de l’opposant Hugo Spadafora, en 1985, du militaire Moises Giroldi, après sa rébellion en 1989 et pour ce qu’on a appelé le «massacre d’Albrook», où périrent plusieurs militaires à la suite d’un soulèvement.

Il était également impliqué dans des  affaires de disparition alors qu’il était à la tête de l’ancienne Garde nationale et l’homme fort du dirigeant nationaliste Omar Torrijos, arrivé au pouvoir en 1968.

En 2015, il avait présenté ses excuses à «quiconque se serait senti offensé, affecté, affaibli ou humilié par [ses] actions».

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