Augmenter ses dépenses militaires? Plusieurs pays européens refusent

Malgré les demandes pressantes de Donald Trump lors du dernier sommet à Bruxelles appelant à augmenter les dépenses dans le budget de l’Otan, plusieurs pays européens restent réticents

Les habitants des pays membres de l’Otan sont peu enclins à remplir l’objectif d’un budget de défense à hauteur de 2 % du PIB, prônée par Donald Trump. Selon le sondage réalisé par l’Institut français d’opinion publique (Ifop) pour l’agence d’information, les Européens, dans la plupart des cas, ne sont pas d’accord avec la politique mise en œuvre par les élites de leurs pays, politique qui contredit souvent leurs intérêts nationaux.Selon des chiffres plus qu’éloquents, la plupart des Européens veulent obtenir plus d’indépendance des États-Unis.

Ainsi, 53% des Italiens, 47% des Allemands, ainsi qu’un tiers des Français se prononcent contre l’augmentation des dépenses consacrées à la Défense.

Par ailleurs, 54% des Britanniques et 44% des Français prônent le respect de la règle. Des chiffres tout à fait explicables, compte tenu des attaques terroristes perpétrées ces derniers temps dans ces deux pays.

Votre pays, doit-il augmenter ses dépenses militaires, les portant à 2% du PIB?

Donald Trump a réclamé fin mai, lors d’un sommet de l’Otan à Bruxelles, un meilleur « partage du fardeau » pour financer l’Alliance atlantique. Il a appelé à un rééquilibrage en invitant chaque pays à porter son budget militaire à 2% de son PIB d’ici 2024. Pourtant, si le Royaume-Uni dépense actuellement la somme nécessaire, à savoir 2,21%, plusieurs autres pays membres sont encore loin du compte.

Ainsi, en 2016, d’après les évaluations de l’Otan, l’Allemagne a dépensé seulement 1,19% de son PIB, la France 1,78% et l’Italie 1,1% pour leur défense.A l’inverse, la proportion du PIB américain consacrée à la Défense a atteint 3,6%. Tous financements confondus, les Etats-Unis pourvoient donc au final 70% du total des dépenses militaires des pays de l’Otan.

Le sondage a été mené par l’Institut français d’opinion publique (Ifop), du 21 au 25 avril, auprès de 7 043 personnes âgées de plus de 18 ans. L’échantillon représentatif a été pondéré en fonction de facteurs démographiques (sexe, âge, géographie). La marge d’erreur s’élève à 3,1 % pour un taux de confiance de 95 %.

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