Réagissant aux nouvelles révélations concernant Omran Daqneesh, enfant dont les photos ont été utilisées par les médias pour dénoncer les violences de l’armée syrienne, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a accusé la presse d’avoir dénaturé l’histoire du garçon
Ceux qui ont exploité l’image du petit Omran Daqneesh ne pensaient ni au sort du garçon ni à son avenir, a dénoncé ce jeudi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. Commentant les propos tenus par le père du garçon, selon lesquels l’histoire d’Omran a été exagérée par les médias, Mme Zakharova a rappelé qu’Omran vivait dans un pays « déchiré par le terrorisme » et que la famille du garçon recevait désormais des menaces de mort.« Christiane Amanpour y pensait-elle? Certainement pas, elle pensait uniquement à la façon dont elle pouvait aider le parti démocrate et la candidate démocrate à devenir présidente », a-t-elle indiqué, en référence à la journaliste de CNN qui, lors d’un entretien avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, a brandi une photo du garçon pour affirmer qu’il s’agissait d’un « crime contre l’humanité. »
« Si Christiane Amanpour a abordé cette histoire dans l’espace public, elle aura peut-être assez de courage, d’éthique journaliste et de conscience pour la mener à bien? Et notamment aller à Alep, trouver cette famille et faire un reportage réel sur ce garçon, sur la façon dont les médias américains manipulent sa photo ainsi que le sort de la Syrie depuis plusieurs années », a-t-elle poursuivi.
Et d’ajouter: « Nous avons à plusieurs reprises invité nos collègues occidentaux à se rendre en Syrie et nous sommes prêts à mettre à leur disposition tous les moyens en notre possession ».
Comme l’a expliqué le père d’Omran dans une récente interview à Ruptly (agence vidéo d’RT), Omran avait effectivement été blessé, mais ses blessures étaient légères, ce sont les médias qui ont exagéré de façon significative l’événement. Le père du garçon a par ailleurs dénoncé le comportement des Casques blancs le jour de l’incident. Selon l’homme, le personnel de l’organisation était occupé à prendre en photo le garçon et à le filmer, ne s’empressant pas de lui porter secours.Les Casques blancs, qui se qualifient d’ « ONG de défense des droits de l’homme », ont été maintes fois accusés de mener un sale jeu en Syrie. Parmi les griefs retenus contre eux figurent des manœuvres de propagande contre le gouvernement syrien, des tentatives pour encourager une intervention étrangère dans le pays, ainsi que des « preuves » fabriquées dénonçant les « bavures » commises lors de la campagne russe en Syrie.