La pression exercée par Donald Trump sur les pays de l’Otan, tout comme sa rhétorique antirusse, sont destinées à produire un effet à l’intérieur des États-Unis, estime le politologue turc Aydin Sahinalp
L’observateur politique turc Aydin Sahinalp a commenté pour Sputnik les résultats d’un sondage Ifop d’après lequel la majorité des habitants des pays de l’Otan s’opposait à l’augmentation des dépenses militaires jusqu’à 2 % du PIB, comme le prône le président américain Donald Trump.
L’expert estime que l’idée d’augmenter les dépenses militaires n’est pas réaliste. Les États-Unis dépensent pour la défense 3,61 % de leur budget, soit 664 milliards de dollars. L’Amérique est suivie par le Royaume-Uni avec 60 milliards, la France (44 milliards) et l’Allemagne (41 milliards).
« Les États-Unis attendent que les autres pays augmentent leur contribution à la défense et exercent une pression pour l’obtenir de la part de ces pays. Cependant cette stratégie n’est pas étayée par l’économie », estime l’expert.
L’objectif du Président américain consiste à s’assurer le soutien à l’intérieur du pays.
M. Sahinalp juge qu’une autre raison de cette pression renforcée tient à la volonté de Washington de consolider ses positions face à la Chine.
« D’autre part, la rhétorique antirusse de Trump vise à produire un effet sur la scène politique intérieure. Trump cherche à utiliser cet atout en tant qu’instrument de politique intérieure. C’est une des raisons pour laquelle il a assumé le rôle du « grand frère » exerçant une pression sur l’Otan », a indiqué l’expert.