Emmanuel Macron effectue une visite d’Etat au Maroc où il doit rencontrer le souverain du royaume. Des associations françaises et marocaines ont demandé au président de la République de dénoncer la répression de la contestation sociale dans le Rif
Le président français, Emmanuel Macron se rend le 14 juin au Maroc pour une première rencontre avec le roi Mohammed VI. Au menu des entretiens avec le souverain du Maroc, allié de longue date de la France, figurent la coopération des deux pays en matière de lutte antiterroriste et la crise du Golfe.
«Le président Macron s’est entretenu avec tous les chefs d’Etat de la région et a appelé à l’apaisement [de la crise entre le Qatar et ses voisins]. Ces efforts peuvent converger avec le rôle de médiation que le Maroc veut jouer. Les deux chefs d’Etat auront à cœur de bien coordonner leurs actions pour être les plus efficaces possibles», a ainsi précisé l’Elysée.
Le locataire de l’Elysée et le monarque marocain discuteront également de la Libye. «Le Maroc est très impliqué dans le suivi de la situation [en Libye], où nous voulons pousser nos efforts diplomatiques dans les mois qui viennent», a détaillé la présidence française. Par ailleurs, la lutte contre la radicalisation et le terrorisme feront également partie des échanges, ainsi que la situation au Sahel.
La relation avec le Maghreb est prioritaire dans la politique d’Emmanuel Macron, qui veut forger un nouveau partenariat entre Europe, Afrique et Méditerranée, où les pays du Maghreb ont vocation à jouer un rôle central, a souligné l’Elysée.
La visite d’Emmanuel Macron au Maroc s’inscrit dans un contexte particulier, marqué par un mouvement de contestation dans le Rif (nord du Maroc) depuis le mois d’octobre 2016. Pour répondre aux revendications exprimées dans la rue, l’Etat marocain a relancé ou accéléré une série de projets d’infrastructures. Parallèlement, la police a procédé depuis le 26 mai à plus d’une centaine d’arrestations, qui ont renforcé l’effervescence dans la rue.
Vingt-cinq associations de France et du Maghreb ont adressé le 12 juin une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour dénoncer la répression dans le Rif. «Votre prochaine visite au Maroc peut être une occasion pour faire part aux plus hautes autorités de cet Etat des inquiétudes et préoccupations quant aux atteintes aux libertés fondamentales», écrivent-elles.
«La France, pays de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ne peut rester spectatrice de ce déni de droit à l’expression pacifique des populations du nord comme celles d’autres régions du Maroc», a souligné le collectif.
Le mouvement populaire rifain est né à la suite du décès de Mouhcine Fikri, mort broyé dans une benne le 28 octobre 2016 alors qu’il tentait de sauver sa marchandise confisquée.