La procureure de la Cour pénale internationale a demandé mercredi 14 juin l’arrestation immédiate du fils de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qu’un groupe armé libyen affirme avoir relâché le 9 juin dernier
Le mandat d’arrêt délivré à son encontre en 2011 pour crimes contre l’humanité «est toujours en vigueur et la Libye est tenue de procéder immédiatement à l’arrestation de M. Kadhafi et de le remettre à la CPI, indépendamment de toute prétendue loi d’amnistie en Libye», a déclaré Fatou Bensouda par un communiqué, disant vérifier les informations concernant sa «prétendue libération».
D’après le parquet libyen, Saïif al-Islam est par ailleurs toujours recherché par les autorités judiciaires de Tripoli où il avait été condamné à mort en 2015 pour son rôle dans la répression du soulèvement contre son père.
Il n’avait pas assisté au procès – dénoncé comme expéditif par l’ONU et des ONG – puisqu’il était détenu par un groupe armé de Zenten, à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli.
Or samedi 10 juin, ce groupe armé, la Brigade Abou Bakr al-Sadiq, a affirmé que Saïf al-Islam avait été libéré en application d’une loi d’amnistie promulguée par les autorités non reconnues basées dans l’est libyen et opposées au gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli.
«Nous vérifions à l’heure actuelle ces informations et prenons les mesures qui s’imposent pour déterminer où se trouve M. Kadhafi», a précisé la procureure de la CPI.
Fatou Bensouda a invité les autorités libyennes, le Conseil de sécurité de l’ONU et les Etats concernés à transmettre tout renseignement pertinent dont ils disposeraient.
Dans son mandat d’arrêt lancé le 27 juin 2011, la CPI accuse Saïf al-Islam d’avoir joué un «rôle-clé dans la mise en oeuvre d’un plan» visant à réprimer le soulèvement populaire.
Le fils de Kadhafi a été arrêté en novembre 2011 par les milices formées d’anciens rebelles de Zenten.
La procureure a également demandé «que soit immédiatement arrêté et remis à la Cour le suspect, M. Al-Touhami Khaled, également sous le coup d’un mandat d’arrêt» rendu public le 24 avril.
L’ex-chef de la sécurité de Mouammar Kadhafi est accusé de crimes de guerre et de crime contre l’humanité lors du soulèvement contre le régime en 2011.
En Libye, la situation est rendue confuse par la présence de milices rivales qui contrôlent chacune des portions de territoire depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.