Uranium appauvri en Serbie en 1999 : une équipe internationale d’avocats poursuit l’OTAN en justice

18 ans après les opérations militaires en ex-Yougoslavie, la Serbie a décidé de poursuivre les pays de la coalition menée par les Etats-Unis. La population continue de souffrir des conséquences de l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri

La Serbie a annoncé son intention de poursuivre en justice les pays de l’OTAN pour l’intervention de 1999 en ex-Yougoslavie. A l’initiative de l’Académie serbe des sciences et des arts, une équipe de juristes internationale se prépare à saisir les autorités judiciaires de chacun de ces pays, parmi lesquels les Etats-Unis et le Royaume-Uni. «Entre dix et 15 tonnes d’uranium appauvri ont été utilisés lors des bombardements de l’OTAN en Serbie en 1999», rappelle Srdjan Aleksic, l’un des avocats qui supervise la procédure légale. «A cause de cela, chaque année, 33 000 personnes tombent malades en Serbie. Cela représente un enfant par jour», a-t-il ajouté.

Interrogé sur l’opportunité d’intenter des procès 18 ans après les faits, le juriste a mis en avant les conséquences terribles sur la population des opérations militaires de l’OTAN. «Il n’est jamais trop tard pour poursuivre les responsables d’une catastrophe environnementale, [ceux] qui ont bombardé la Serbie avec des armes quasi nucléaires, c’est-à-dire contenant de l’uranium appauvri.» Toujours selon l’avocat, l’utilisation d’armes interdite par la coalition en Serbie en 1999 constitue une violation de toutes les conventions internationales et des lois qui protègent les populations.

Dans un rapport rendu public en 2000, l’OTAN a reconnu avoir utilisé des munitions contenant de l’uranium appauvri non seulement dans les Balkans mais aussi lors de la guerre en Irak de 1991. «A proximité des impacts de munitions à uranium appauvri, il n’est pas exclu que des personnes ignorant les risques de contamination […] puissent avoir été exposées à des radiations ou absorbé des quantités d’uranium excédant les normes internationales», concède le document. Le tout, en cas de guerre avec l’OTAN, c’est en définitive d’être bien informé.

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