Le président français Emmanuel Macron a assuré que le roi du Maroc Mohammed VI était préoccupé par la situation dans le Rif, région du nord du royaume en proie depuis des mois à un mouvement de contestation populaire
«Nous avons évoqué [la situation dans le Rif] dès le début de la visite», a déclaré le 14 juin au cours d’une conférence de presse Emmanuel Macron, arrivé deux heures plus tôt à Rabat pour une visite «d’amitié et de travail», et une première rencontre avec le souverain. «Le roi du Maroc est préoccupé du sort de cette région qui lui est chère et où il a l’habitude de passer du temps», a commenté le chef de l’Etat français.
Première rencontre avec le Roi Mohammed VI chez lui, à Rabat. Une confiance réaffirmée et approfondie entre nos deux pays. pic.twitter.com/IfqYLywACp
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 14, 2017
«Il ne m’appartient pas de juger d’un sujet de politique intérieure, mais le roi considère comme légitime qu’il y ait des manifestations, qui sont prévues dans le droit constitutionnel», a-t-il poursuivi. «Il souhaite apaiser la situation en répondant aux prémices de ces mouvements et en apportant une considération à cette région», a ajouté le président français.
«Je n’ai pas eu lieu de craindre une volonté de répression», a-t-il ajouté, faisant état «plutôt d’une volonté de répondre dans la durée aux causes profondes [de la contestation]».
Au palais royal de Rabat, la conférence de presse se déroulait en la seule présence du président français, Mohammed VI ne s’exprimant jamais devant les journalistes.
Dans le nord du pays, la province d’Al-Hoceïma est secouée depuis octobre 2016 par un mouvement de contestation populaire qui dit lutter pour le développement du Rif, une région frondeuse et géographiquement enclavée qui s’estime «marginalisée».
Pour répondre à ces revendications, l’Etat marocain a relancé ou accéléré un vaste programme de projets d’infrastructures. Parallèlement, la police a procédé depuis le 26 mai à plus d’une centaine d’arrestations, dont les principaux meneurs du mouvement. 86 personnes ont à ce jour été présentées à la justice, dont une trentaine ont été emprisonnées, et sont accusées notamment «d’atteinte à la sécurité intérieure».