Une voiture aux symboles nazis fonce sur des migrants en Suède

Un homme suspecté d’accointances avec la mouvance néo-nazi a avoué avoir foncé dans une foule de demandeurs d’asile irakiens au volant de sa voiture dans la ville de Malmö. La police a ouvert une enquête pour crime de haine

L’homme de 22 ans, dont l’identité n’a pas été révélée, a admis avoir à deux reprises, les 10 et 11 juin, dirigé son véhicule contre une foule de demandeurs d’asile qui manifestait devant les locaux de l’Agence suédoise de migration de Malmö.

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L’auteur conduisait un véhicule un peu spécial. En effet ce dernier arborait plusieurs symboles nazis, ce que la police a confirmé aux médias locaux. Une vidéo obtenue par la chaîne de télévision publique SVT Nyheter montre une automobile avec un aigle nazi et une croix gammée dessinés sur la carrosserie.

L’aigle nazi était visible sur la carrosserie du véhicule de l’assaillant

Les deux incidents n’ont pas fait de victime. Durant sa seconde tentative, l’assaillant a terminé son embardée dans un arbre après avoir renversé plusieurs pancartes mises en place par les demandeurs d’asile.

Entouré par une foule en colère, l’homme s’est barricadé dans son véhicule jusqu’à l’arrivée de la police qui l’a placé en détention afin de l’interroger.

«Il a dit qu’il voulait marquer les esprits. Faire comprendre que les Irakiens ne devraient pas être en Suède», a déclaré l’inspecteur Sandra Persson au Swedish Aftonbladet avant d’ajouter qu’il s’agissait «clairement d’un crime de haine».

Lars Foerstell, porte-parole de la police de Malmo a confirmé que l’auteur des attaques avait deux couteaux en sa possession et qu’il avait utilisé du gaz lacrymogène contre les demandeurs d’asile.

L’un des témoins de l’attaque a raconté à SVT que l’auteur semblait décidé à blesser les migrants irakiens. «On a senti qu’il voulait nous renverser. La voiture s’est dirigée vers nous à vive allure», a décrit Ali Almousawi, l’un des demandeurs d’asile visés.

Le suspect fait face à des accusations de vandalisme, discours de haine, violation de la loi sur les armes et agression avec préméditation. Il a été libéré après avoir été interrogé.

D’après Aftonbladet, l’homme aurait des liens avec le Mouvement de résistance nordique, un groupe d’extrême droite. Il participerait régulièrement à leurs événements et autres démonstrations de force.

En 2016, la Suède a été confrontée à une résurgence des mouvements néo-nazis avec 3 064 activités documentées selon la fondation antiraciste Expo. Ces chiffres sont les plus élevés depuis que l’organisation a commencé à conduire des études sur le phénomène en 2008.

En 2015, la Suède a été le pays européen qui a le plus accueilli de réfugiés par habitants avec presque 200 000 demandeurs d’asile et migrants entrés dans le royaume. Les lois sudéoises en matière d’immigration sont parmis les plus libérales du Vieux Continent.

Ce flux massif pose des difficultés aux autorités en matière de sécurité. Ainsi, la police suédoise a publié un rapport répertoriant 53 zones à risque dans le pays dont 15 classées comme «très vulnérables».

De telles zones ont des taux de criminalité et pauvreté élevés et servent d’incubateurs à l’extrémisme religieux ce qui pose «de sérieux défis» à la police explique le rapport. En juin, les autorités ont ajouté huit sites à la liste des zones jugées très à risque, portant leur nombre à 23.

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