Les dommages causés au destroyer américain Fitzgerald dans sa collision avec le cargo philippin Crystal au large du Japon le week-end dernier mettent en cause l’aptitude des navires de cette série à une guerre réelle. Commentaire d’experts.
Dans la nuit du vendredi 16 juin au samedi 17 juin, le destroyer américain USS Fitzgerald est entré en collision avec le cargo ACX Crystal battant pavillon philippin. Le bâtiment américain a été fortement endommagé, ce qui a suscité de nombreuses questions sur l’aptitude des destroyers de cette série à mener un combat réel. Selon l’expert Konstantin Sivkov, les dommages subis par le navire étaient d’une importance vitale.
«À l’en juger d’après les photos, les dégâts ont été causés dans la zone de la passerelle, son poste de commandement. La passerelle a été pratiquement anéantie. Cela signifie que le système de survie et de commandement a été mis hors de service. Le destroyer a perdu son aptitude au combat», estime M.Sivkov.
Il a rappelé que des doutes à propos de la fiabilité des destroyers de la classe Arleigh Burke, à laquelle appartient l’USS Fitzgerald, avaient été exprimés dès 2000, l’année d’une attaque kamikaze contre l’USS Cole dans le port d’Aden. Cette attaque a révélé au grand jour les insuffisances de la protection du navire: une grande brèche a été percée dans le bâbord, des postes d’équipage et la salle des machines ont été inondés, 17 membres d’équipage ont été tués et 39 autres blessés.Selon l’expert Vladimir Evseev, l’incident au large du Japon, au cours duquel sept marins américains ont trouvé la mort, suscite des problèmes concernant la marine américaine dans son ensemble.
«Ainsi, les tirs de missiles de croisière Tomahawk contre l’aérodrome syrien ont été ratés. Cela a confirmé que les missiles de croisière américains étaient pratiquement inoffensifs contre des systèmes de lutte électronique. La même chose concerne les destroyers qui ne sont à la hauteur des missions assignées que dans des conditions idéales. Mais une fois confrontés à un adversaire sérieux, des terroristes par exemple, ces destroyers pourraient avoir de gros problèmes», signale l’expert.
L’expert a rappelé que les destroyers de cette classe, présentés comme les plus performants dans les années 1990, ont été copiés par les marines japonaise et sud-coréenne. Le Japon en a six et la Corée du Sud deux, bien qu’elle construise déjà son troisième et projette d’en construire trois autres. Étant donné les défauts de construction des navires de ce type, la marine nord-coréenne obtiendrait de grandes chances de victoire dans une éventuelle bataille navale.