Selon l’ancien secrétaire d’État allemand à la défense Willy Wimmer, les sanctions européennes contre la Crimée ont été prorogées sous l’influence américaine. L’homme politique croit également que l’UE doit être plus indépendant dans sa politique et ne pas se laisser malmener par les États-Unis
L’Union européenne a accepté de proroger les sanctions contre la Crimée sous la pression des États-Unis, a déclaré Willy Wimmer, membre du parti Union chrétienne-démocrate d’Allemagne, ex-vice-Président de l’OSCE et ancien secrétaire d’État allemand à la Défense, dans une interview à Sputnik.
«Tout le monde sait que ces sanctions existent seulement parce que les Américains — souvenons-nous de l’ancien vice-Président des États-Unis Joe Biden — nous ont tordu le bras», a affirmé M.Wimmer.
M.Wimmer a également commenté l’intention du Sénat américain d’introduire de nouvelles sanctions contre la Russie dans le domaine énergétique, ce qui pourrait nuire aux intérêts de l’Allemagne et de l’Autriche. D’après lui, le comportement de Washington ne relève pas de la surprise.
«Si on court après les Américains avec la fidélité du chien, il ne faut pas s’étonner que pareilles choses arrivent», a remarqué l’homme politique.
Lundi 19 juin, le Conseil de l’Union européenne a prorogé les sanctions adoptées en réponse au rattachement de l’ex-péninsule ukrainienne de Crimée à la Fédération de Russie.
Mercredi 14 juin, le Sénat américain a approuvé un projet de loi permettant au Président de sanctionner les sociétés qui ont ponctuellement investi plus d’un million de dollars dans la construction par la Russie de pipelines d’exportation ou ont accordé à la Russie des équipements, des technologies ou des services permettant de réaliser ces travaux. Selon le texte, le montant annuel maximal de ces transactions ne doit pas dépasser cinq millions de dollars.
Le projet de loi américain contient notamment un passage consacré au gazoduc Nord Stream 2. Les États-Unis y annoncent leur intention d’entraver la mise en œuvre du projet qu’ils considèrent comme présentant des risques «pour la sécurité énergétique de l’Europe, le développement du marché gazier en Europe centrale et de l’Est et les réformes énergétiques en Ukraine».Jeudi, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel et le chancelier autrichien Christian Kern ont déclaré que l’intention des États-Unis de punir les sociétés européennes participant au projet de gazoduc Nord Stream 2 ajoutait du négatif dans les relations entre l’Europe et les États-Unis.