L’Armée nationale libyenne (ANL), créée par l’homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar, a annoncé avoir perdu au moins 23 soldats dans des opérations de «ratissage» des dernières poches djihadistes à Benghazi, depuis le 5 juillet
Le porte-parole des forces spéciales de l’ANL, le colonel Miloud al-Zwei, a déclaré que trois soldats avaient été tués le 9 juillet par des mines, dans des opérations de ratissage des quartiers de Soug al-Hout et al-Sabri, où sont retranchés les derniers djihadistes.
Selon lui, 20 autres soldats ont été tués «par des terroristes qui étaient cachés dans des maisons» depuis l’annonce de la victoire face aux terroristes qui avait eu lieu le 5 juillet .
Il a notamment ajouté que des combats continuaient d’opposer des forces de l’ANL à des djihadistes retranchés dans la zone de Soug al-Jarid, entre Soug al-Hout et al-Sabri.
Le 5 juillet, le maréchal Khalifa Haftar avait annoncé «la libération totale» de Benghazi, trois ans après avoir lancé une opération militaire pour reprendre ce bastion de la révolution libyenne de 2011 tombé aux mains des djihadistes.
Stabilization Facility support to #Benghazi reconstruction @UNDPLibya & internal community: kidney center damaged by conflict rehabilitated pic.twitter.com/ZNnLirzBSc
— Noura Hamladji نورة حملاجي (@NouraHamladji) July 6, 2017
Le colonel al-Zwei a annoncé par ailleurs la mort de plusieurs djihadistes, sans en préciser le nombre. 17 autres ont été arrêtés par l’ANL. Les forces pro-Haftar ont appelé de nouveau les citoyens à ne pas entrer dans les «zones libérées» où un grand nombre de mines ont été trouvées.
Le maréchal Haftar conteste la légitimité du gouvernement d’entente nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale et installé à Tripoli. Cet ancien dignitaire du gouvernement de Mouammar Kadhafi, qui a aussi vécu aux Etats-Unis, est accusé par ses rivaux, en particulier les puissantes milices de Misrata, de vouloir instaurer un régime militaire en Libye.
Khalifa Haftar a créé, après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, l’Armée nationale libyenne, une force de plusieurs dizaines de milliers de soldats sous contrôle du Parlement de Tobrouk, qui n’est pas reconnue internationalement.
Libye : combats entre groupes rivaux à l’est de Tripoli
Des affrontements ont éclaté dans la soirée du 9 juillet entre des forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA) et des groupes rivaux dans la région de Garabulli, à 60 kilomètres à l’est de la capitale. La mission de l’ONU en Libye a exprimé sa «préoccupation».
«Menacer la sécurité de la capitale est inacceptable. [La mission de l’ONU] exhorte les parties à s’abstenir d’une nouvelle escalade», a écrit la mission sur son compte Twitter.
Des milices fidèles à l’ancien chef d’un gouvernement non reconnu, Khalifa Ghweil, écarté du pouvoir après la formation du GNA, venues notamment de la ville de Misrata, se sont regroupées ces derniers jours près de Garabulli.
Le 7 juillet, le GNA avait mis en garde des groupes, qu’il avait qualifiés d’«hors la loi», contre toute avancée vers la capitale, ajoutant avoir donné des ordres à ses forces pour repousser toute attaque sur Tripoli. Selon des témoins, les forces loyales au GNA se sont regroupées à leur tour à l’est de la capitale pour repousser l’offensive de leurs rivaux.
Des convois de dizaines de chars et de pick-ups armés de canons anti-aériens sont partis de Tripoli les 8 et 9 juillet vers Garabulli. Sources médicales comme services de sécurité n’étaient, le 9, pas en mesure d’annoncer dans l’immédiat s’il y avait déjà eu d’éventuelles victimes.
Les forces loyales au GNA ont gagné en influence fin mai à Tripoli après avoir chassé leurs rivaux des positions qu’ils occupaient notamment dans le sud de la capitale. Six ans après la révolte ayant mis fin au gouvernement de Mouammar Kadhafi, la Libye reste engluée dans une interminable crise de transition, victime d’une insécurité persistante, d’une économie en lambeaux et de rivalités politiques incessantes.