Rien ne va plus entre l’Union européenne et la Turquie, dont l’adhésion à l’UE s’éternise, ce qui irrite Ankara au plus haut point. La parlementaire turque Nur Günay a exposé sa vision des perspectives des relations entre Bruxelles et Ankara
Les changements politiques de ces dernières années et le renforcement des tendances d’ultra-droite et populistes au sein de l’Union européenne, ainsi que sa crise structurelle qui s’est aggravée suite au Brexit ont exercé un impact négatif sur les relations entre la Turquie et l’UE, à déclaré Emine Nur Günay, députée du Parti de la justice et du développement turc (AKP, au pouvoir) et membre de la délégation turque à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
«Dans le cadre de la réalisation des réformes, la Turquie a rempli toutes les conditions requises, mais Bruxelles ne cesse de dresser des barrières politiques devant Ankara sur bien des questions», a indiqué l’interlocutrice de l’agence, se référant entre autres au dernier rapport du Parlement européen.
Et de préciser que, tout en condamnant dans ses dires les putschistes, les auteurs de ce document exprimaient leur reconnaissance aux pays accordant refuge aux membres du FETÖ de Fethullah Gülen.
«Tout en fustigeant en paroles les attaques du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le Parlement européen lui permet de tenir des conférences et d’ouvrir à son siège une exposition», a rappelé Mme Günay.
Selon cette dernière, le sommet européen prévu en décembre pourrait marquer un tournant dans les relations entre Ankara et Bruxelles. La volonté politique et les positions des deux parties auront une signification déterminante pour les perspectives de négociations et les rapports entre la Turquie et l’UE en 2018 et plus tard.
Les tensions entre l’Union européenne et la Turquie ne cessent de croître. Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré dans une récente interview à la BBC que Bruxelles faisait «perdre du temps à son pays».
«Si l’UE dit carrément: « Nous ne pouvons pas accepter la Turquie dans l’Union européenne », ce sera un grand soulagement pour nous et nous passerons alors aux plans B et C. L’UE n’est pas irremplaçable pour nous», a martelé l’homme fort du Bosphore.