La France est désormais la nation la plus influente du monde en se hissant de la 5e à la 1ère place du classement The Soft Power 30, selon une étude menée par l’USC Center on Public Diplomacy et le cabinet de conseil Portland, elle détrône ainsi les États-Unis. Une véritable bonne nouvelle?
Pourtant, le gouvernement semble être ravi de cette première place, en témoigne le tweet de Jean-Yves Le Drian
La France 1ère au classement mondial du soft power.Merci aux agents du ministère et aux acteurs de notre rayonnement https://t.co/3Rc5DuGDKb pic.twitter.com/TamQAFetNC
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) July 18, 2017
Mais concrètement, cette première place peut-elle changer quelque chose pour la France? Christian Harbulot est catégorique.
«Aujourd’hui, en France, on se gargarise de formule. On est très contents de dire que la France est numéro un en termes de soft power. C’est ce que j’appelle la politique du paraître, cette politique ne met pas d’argent dans la poche des Français, elle crée très peu d’emploi, elle ne reconstitue pas notre tissu industriel, elle ne redéploie pas nos forces sur des enjeux nouveaux, en l’occurrence, dans l’univers de l’économie numérique. Bref, on est malheureusement dans ce que j’appelle le néant.»
Et d’ajouter,
«Pour moi, ce sont des effets d’annonce. Concrètement parlant, si on commence à mesurer les bénéfices, que l’on dise la France est première en matière de soft power, ça lui rapporte quoi? En quoi cela amène quelque chose en plus dans la vie de ces citoyens?»
Par conséquent, la première place de ce classement n’est pas forcément synonyme d’influence, voire de puissance. En effet, les objectifs du soft power doivent être le moins visible possible et surtout doivent amener des résultats.
«Trouvez-moi une administration en France qui soit pilotée par le Président de la République, qui se présente comme un stratège de la pensée complexe, pour dire dans 10 ans, voilà ce que cela va rapporter à la France. Comment cela va enrichir ce pays? Comment nous n’allons pas être détectés? Parce qu’il ne faut pas être classé dans ces cas-là, il faut que l’on soit totalement invisible.»