La Première ministre britannique Theresa May affirme que «mieux vaut pas d’accord qu’un mauvais accord» sur le Brexit, mais tous ne sont pas de cet avis, loin s’en faut. Jonathan Portes, professeur d’économie et de politique publique au King’s College de Londres, commente la situation
Le rapport intitulé «Cost of no deal» rédigé par le centre d’analyse The U.K. in a Changing Europe (Le Royaume-Uni dans une Europe en évolution) relève qu’une telle approche ne promet rien de bon ni à Londres ni à l’Union européenne.
«La première chose à signaler, c’est l’incertitude qui règne au plus haut niveau. […] Il est difficile d’imaginer comment éviter au moins quelques-unes des éventuelles conséquences économiques pernicieuses du Brexit pour le Royaume-Uni. […] L’Union européenne va essuyer elle aussi des pertes», a estimé Jonathan Portes.
Selon ce dernier, le fait que Londres ira mal à cause de l’absence d’accord avec l’UE après sa décision de la quitter ne signifie pas du tout que Bruxelles se portera bien.
«Nous en allons souffrir, mais cela ne veut pas dire que les exportateurs et les importateurs du reste de l’Europe n’en pâtirons pas. Les deux parties en seront affectées économiquement», a prévenu l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter qu’il était encore plus incertain du fait de savoir s’il serait possible d’aboutir à un accord sur des relations à long terme entre Londres et Bruxelles après le Brexit.
«Le Royaume-Uni n’est tout simplement pas encore au stade où il pourrait dire ce qu’il veut finalement, au moins approximativement», a expliqué M.Portes.
Si les 27 pays membres de l’UE ne trouvent pas d’accord formel sur les conditions de leur «divorce», Londres devra interagir avec ces États conformément aux règlements de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En outre, les droits des Britanniques résidant en Europe et des ressortissants de l’UE installés dans le royaume risquent de ne pas être garantis.