La ministre allemande de l’Economie a affirmé que les nouvelles sanctions contre Moscou entérinées par le législatif américain violaient le droit international et que Bruxelles devaient considérer des contre-mesures
«Nous considérons ceci comme allant à l’encontre du droit international, purement et simplement», a déclaré Brigitte Zypries, la ministre allemande de l’Economie au groupe de média allemand Funke Mediengruppe, le 31 juillet, au sujet des nouvelles sanctions votées par le Congrès américain contre la Russie.
«Evidemment que nous ne voulons pas de guerre commerciale. Mais il est important que la Commission européenne examine des contre-mesures», a-t-elle ajouté.
«Les Américains ne peuvent pas punir les entreprises allemandes parce qu’elles opèrent dans un autre pays», a déploré la ministre.
La semaine dernière, les deux chambres du Congrès des Etats-Unis ont décidé d’imposer de nouvelles sanctions contre la Russie, invoquant notamment sa prétendue interférence dans l’élection présidentielle américaine de l’année dernière.
Cependant, le document attend toujours d’être signé par le président américain, Donald Trump. C’est par ailleurs la première fois que Washington entreprend une action contre Moscou, sans le consentement de ses partenaires européens.
Ces nouvelles sanctions cibleraient le projet de gazoduc Nord Stream-2, un pipe-line qui doit permettre de dédoubler les possiblités d’acheminement de gaz russe en Europe en passant sous la Baltique.
Les entreprises européennes contribuant au développement de projets russes, et en particulier en matière énergétique, seraient dorénavant sanctionnées en vertu de ces nouvelles sanctions. Mais d’autres secteurs majeurs de l’économie russe sont également visés, comme ceux de la défense, des chemins de fer ou encore de la finance.
En Europe, de nombreuses voix se sont élevées contre ces nouvelles sanctions. A noter celle du chancelier autrichien Christian Kern et de Sigmar Gabriel, ministre allemand des Affaires étrangères.
Les critiques soutiennent que les sanctions pourraient affecter la sécurité énergétique européenne et servir les intérêts économiques de Washington, ce qui serait cohérent avec le principe érigé par Donald Trump : «L’Amérique d’abord.»