Bien que depuis 2009 les mariages d’enfants soient interdits par la loi en Afghanistan, cette vieille coutume y est tenace et de telles unions n’y sont pas rares. Laal Gol Lal, directeur de l’Organisation afghane pour les droits de l’Homme, a déclaré que cela s’expliquait par la pauvreté de la population
Bien des familles afghanes marient leurs enfants dès leur naissance, a indiqué Laal Gol Lal.
«Par exemple, quand je n’étais qu’à la deuxième année de mes études scolaires, on m’a fait épouser une de mes cousines qui n’avait alors que de deux ans. Heureusement, notre vie conjugale est heureuse, mais tel n’est pas toujours le cas, loin de là», a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que l’Afghanistan était peuplé de tribus où cette tradition était toujours suivie.
«Les mariages d’enfants ont pour origine la misère, l’analphabétisme de la population et le fait que les femmes ignorent leurs droits. Les gens sont si démunis qu’au lieu d’éduquer leurs enfants, ils les vendent comme du bétail. Certaines fillettes vendues par leurs parents mettent fin à leurs jours», a relevé Laal Gol Lal.
Les médias constatent que lorsqu’on ne peut pas financièrement élever ses enfants, il est plus simple en Afghanistan d’en confier la responsabilité à une autre famille, et qu’il n’est pas rare que des jeunes filles d’à peine neuf ans s’immolent par le feu pour échapper au mariage.
À l’âge où elles devraient jouer à la poupée, les fillettes se retrouvent prisonnières d’hommes dont elles deviennent la propriété. Qui plus est, la situation dramatique de ces jeunes épouses, déscolarisées, victimes d’abus sexuels, de traumatismes physiques et psychologiques, ne fait qu’aggraver leur pauvreté.