Lors d’une rencontre avec Federica Mogherini le 5 août à Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, a accusé Washington de chercher à empêcher la République islamique d’appliquer le Plan d’action conjoint. La cheffe de la diplomatie européenne a, à son tour, assuré à l’Iran son attachement à la réalisation de l’accord
Le chef de la diplomatie iranienne, Javad Zarif, a accusé l’administration Trump d’avoir violé le Plan d’action conjoint adoptée en 2015, a signalé l’agence iranienne Mehr.
«La nouvelle administration des États-Unis cherche à empêcher la République islamique de tirer avantage du Plan d’action conjoint, ce qui est une violation flagrante de l’accord nucléaire», a déclaré le diplomate iranien lors d’une réunion à Téhéran avec la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.
Selon l’agence, M.Zarif a également pointé du doigt «les obstacles mis par les États-Unis sur la voie de la réalisation de l’accord» et a condamné la déclaration conjointe des États-Unis et de trois États membres de l’UE, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, au sujet du lancement de la fusée porteuse iranienne Simorgh à la fin de juillet. Dans ce document, les quatre pays condamnent cet essai, sous prétexte qu’il viole la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu. Selon M.Zarif, ces accusations sont «un pas dans la mauvaise direction».Federica Mogherini, pour sa part, a confirmé au ministre iranien que «l’UE soutient fermement l’accord nucléaire» et que «c’est une position commune de tous les États européens».
«La position de l’UE sur la question est claire et nous essayons de communiquer avec les États-Unis dans le cadre de l’accord, étant donné que toutes les parties doivent prendre des mesures sages et proportionnées », a-t-elle noté.
Le 14 juillet 2015, l’Iran et les six médiateurs internationaux sont parvenus à un accord historique sur le problème du nucléaire iranien, qui traînait en longueur depuis de nombreuses années. Les parties ont adopté un Plan d’action conjoint, dans lequel l’Iran gelait son programme nucléaire en échange de la levée progressive des sanctions économiques et financières introduites par le Conseil de sécurité de l’Onu, les États-Unis et l’Union européenne. Le Plan est entré en vigueur le 16 janvier 2016.
Le Sénat américain a approuvé jeudi 27 juillet la proposition de loi portant sur de nouvelles sanctions contre la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Le document a été soutenu par 98 voix contre deux. Donald Trump a signé le document mercredi 2 août.De plus, les Etats-Unis ont annoncé vendredi 28 juillet la mise en place d’une nouvelle série de sanctions contre le programme de missiles balistiques iranien. Six entreprises contrôlées par le groupe industriel Shahid Hemmat, qui occupe une place centrale dans le développement du programme de missiles de l’Iran, ont été touchées par les sanctions du Trésor américain. Désormais, les actifs de ces sociétés aux États-Unis sont gelés et les citoyens des États-Unis ont interdiction d’entrer dans des relations d’affaires avec eux.