“Panem et circenses” (du pain et des jeux) disaient les empereurs romains pour s’assurer de la servilité du peuple. Plus de 2000 ans plus tard, rien à changé, surtout dans ce pays du cynisme dont les bourgeois ont décapité le roi pour mieux conserver son trône. Aujourd’hui en Occident on peut même rajouter à cette devise latine “…et mendacium et strages !” (et des mensonges et massacres).
Pour mobiliser l’attention des vacanciers sur des événements futiles cachant les réformes sociétales destructrices engagées dans l’hémicycle déserté d’une Assemblée Nationale serve, on nous gave depuis quelques jours avec le joueur de football Neymar….
En fait, moi aussi “j’en Neymar” !
Toutes les caméras sont là pour suivre ce dieu vivant du stade qui monte dans le bus, qui mange, qui tape dans le ballon, qui salue son public, qui remonte dans le bus, qui se gratte la tête, bref qui trépane surtout la conscience des français pendant que leurs libertés individuelles sont détruites et que le monde en proie à un chaos organisé est en marche vers la guerre totale.
Je n’ai rien contre Neymar, et encore moins contre le football, mais le cirque médiatique et surtout les dépenses ahurissantes qui sont faites pour et autour de son transfert dans le club Qatari de Paris dépasse l’entendement et bascule dans une obscénité totale !
Même la Tour Eiffel à été allumée pour saluer le transfert le plus cher de l’histoire du football (222 millions d’euros) Sans compter les dépenses annexes des frais d’organisation aux droits médiatiques etc , nous atteignons ici des sommets honteux et ridicules jamais atteints.
Le football en sombrant dans une spirale inflationniste folle être plus que jamais l’image de cette société post moderne dont tous les rouages sont actionnés par 99% pour ne servir que le 1% élitiste restant. Non le foo n’est plus un sport populaire mais une religion d’idoles aux pieds desquelles viennent se prosterner, et surtout dépenser, les foules.
Comme cette dictature libérale à laquelle l’ “homo œconomicus” s’est asservi volontairement, l’univers du stade (qui est l’anesthésiant de son esclavage) semble lui aussi atteint par une illimitation frénétique ou tout devient marchandise, à commencer par les sportifs eux mêmes ! Aujourd’hui, on capitalise tout (on parle même de “capital santé”) et Neymar est considéré d’abord comme un bon investissement… Le fric a remplacé le plaisir et c’est la marchandisation du vivant et de l’âme !
Même si “comparaison n’est pas raison” Sébastien Hairon, un volontaire francais dans le Donbass, rappelait il y a peu que sous les bombardements, des familles touchées par la guerre et la maladie vivent à Donetsk avec moins de 100 euros par mois . Quand des enfants meurent dans le Donbass,au Yemen, en Syrie ou à Gaza par exemple, cette dilapidation d’argent autour de ce qui n’est, ne l’oublions pas, qu’un loisir sociétal est insupportable. Et il a raison !
Nous sommes plusieurs français à vivre dans ce Donbass qui est en guerre contre cette marchandisation du monde et des libertés humaines qui ravage notre pays. Et nous pouvons témoigner qu’ici, les femmes et les hommes des Républiques libres du Donbass (pour qui le football est aussi une passion, mais raisonnée) savent que les vrais héros qui forgent et défendent la Liberté et la dignité d’une nation ne sont pas dans les stades mais dans les ateliers et les hôpitaux, sur les échelles des pompiers et dans les tranchées bombardées .
J’ai un ami en Guyane qui s’appelle Pierre Cervantes, véritable amoureux de ce sport complexe et technique, et il sauve à mes yeux l’image lamentable qu’offre aujourd’hui ce nouveau cirque contemporain.
Car les supporters de foot aujourd’hui dans leur grande majorité n’aiment plus ce sport technique mais juste l’hystérie qu’il suscite et les marchands qui se sont installés dans son temple. Ainsi par exemple de ces 10 000 décérébrés qui se sont précipités en longues files d’attente s’acheter 140 euros un tee-shirt portant le nom de Neymar, ce jeune brésilien talentueux, mais acheté et manipulé comme un jouet consommable.
Ils sont, eux comme lui, les exemples parfaits de la phase terminale d’un monde occidental amoral et obscène. …