Des scientifiques russes étudient la fonte de pergélisol sous-marin du plateau arctique

Des scientifiques russes et suédois ont établi que la vitesse de fonte du pergélisol sous-marin du plateau arctique est beaucoup plus élevée par rapport à ce qu’elle était précédemment. Leur étude permet de réévaluer la quantité de méthane relâchée dans l’atmosphère consécutive à ce processus

Une équipe de scientifiques russe et suédois a publié une étude qui prouve que le rythme de fonte du pergélisol sous-marin du plateau continental arctique dépasse les chiffres précédents, annonce le service de presse de l’Université polytechnique de Tomsk (UPT).

« De nouveaux carottages ont permis de mettre en évidence qu’au cours de ces 30 dernières années la vitesse de dégradation verticale du pergélisol sous-marin avait atteint jusqu’à 18 cm par an (14 cm par an en moyenne), ce qui est bien supérieur aux observations précédentes», indique le communiqué du Département de géologie et d’exploration minérale de l’UPT.

Auparavant, les scientifiques pensaient que le permafrost du plateau continental de l’Arctique de l’Est était dense, ce qui excluait la possibilité d’émission du méthane emprisonné dans la glace et supposait que le processus de dégel prendrait des centaines, voire des milliers, d’années.

« Les résultats des études biogéochimiques, géophysiques et géologiques complexes, réalisées entre 2011-2016, nous permettent de conclure que, dans certaines parties du plateau, la partie supérieure du pergélisol sous-marin a déjà atteint la profondeur à laquelle sont stables les hydrates, dont la décomposition peut conduire à des émissions massives de bulles de méthane» cite le communique les propos de Natalia Shahova, le chef du département.

Ces mêmes recherches ont prouvé que la quantité de bulles de méthane peut varier de quelques milligrammes à des dizaines ou des centaines de grammes par mètre carré et par jour, ce qui conduit à une augmentation de la concentration de méthane atmosphérique supérieur du permafrost.

De plus, les scientifiques ont découvert une autre raison de l’émission de méthane dans l’atmosphère et dans l’eau. Ce sont les icebergs et les gros morceaux de glace qui défoncent le pergélisol dans les eaux peu profondes ce qui provoque la libération du gaz.

« Nos résultats apportent une connaissance fondamentalement nouvelle des processus responsables du changement de l’état du permafrost sous-marin sur le plateau de Sibérie orientale, où, selon diverses estimations, est concentrée jusqu’à 80% du pergélisol sous-marin de l’hémisphère Nord, sous lequel se trouvent d’énormes réserves d’hydrocarbures de formes diverses, comme des hydrates, du pétrole et du gaz libre», ajoute le communiqué.

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