Des femmes kurdes engagées dans la lutte contre le terrorisme en Irak

Courage, résolution et combativité – tel est le slogan des femmes kurdes engagées dans la lutte contre le terrorisme dans le sud de la province irakienne de Kirkuk. Un correspondant de Sputnik a rendu visite aux jeunes guerrières déployées près de la ville de Hawija où elles se préparent à combattre les djihadistes. Témoignages

Certaines d’entre elles ont déjà pris part à des combats ailleurs, d’autres viennent de s’engager: des centaines de jeunes femmes sont venues des régions frontalières de l’Iran pour protéger le Kurdistan irakien et libérer les territoires occupées par Daech.Hamanou Nakchabandi est une guerrière expérimentée. Elle avoue que c’est l’exemple de ses parents, qui avaient rejoint les Peshmerga en 1979, qui l’a guidée vers le Parti de la liberté du Kurdistan (PAK). Depuis, elle et tant d’autres Kurdes perfectionnent au jour le jour leur maîtrise l’art militaire pour protéger leur région du «khalifat» islamiste.

«Depuis la libération de cette région en 2015, ce point a été le dernier à être repris dans la zone de la ville de Dubz. Les villes de Daech sont juste en face de nous», confie-t-elle, ajoutant que ces terres appartenaient aux Kurdes qui y ont vécu pendant des siècles.

Hamanou confie qu’en trois ans de guerre elle a appris non seulement à maîtriser l’art militaire, mais a aussi la langue arabe qu’elle ne parlait pas avant.

«Je n’ai pas appris l’arabe en 40 ans de ma vie, mais la guerre, l’accueil que nous réservons aux réfugiés ayant fui les régions contrôlées par Daech nous ont contraints à apprendre l’arabe pour comprendre les gens qui s’adressent à nous, après avoir fui la guerre, les meurtres et les viols», avoue-t-elle.

Sur un pied d’égalité avec les hommes

«J’ai 20 ans et je suis ici pour être fière de ma vie et défendre le rêve kurde», explique Ayrine Ahmadi, jeune combattante du PAK.

Elle a passé un an et demi sur la ligne de front près de Mossoul et, aujourd’hui, elle est à Kirkuk. Ayrine avoue avoir osé prendre un fusil dans ses mains après avoir lu l’histoire des Yézidies que les terroristes enlevaient, capturaient et violaient. «Je devais faire un choix et prendre une arme pour éviter que ces faits ne se répètent», dit-elle.

«Je ne vois pas de différence entre les hommes et les femmes, je peux défendre mon pays et les Kurdes une arme en main», poursuit celle qui a failli périr en novembre dernier dans un pilonnage de Daech. Un mois plus tard, sortie de l’hôpital, elle est retournée sur le champ de bataille.

«J’ignore combien j’en ai tué»

Mani Leïlahi, 22 ans, dit avoir pris une arme pour être fière d’elle-même. Cette jeune femme a d’ores et déjà pris part à quatre opérations militaires, mais avoue n’avoir jamais eu peur d’affronter l’ennemi.

«Je tirais sur eux et eux sur moi et je n’avais pas peur d’eux. J’ignore combien de terroristes de Daech j’ai tué. Mais beaucoup. Pendant les combats on sentait comment ils perdaient leurs forces, devenant de plus en plus faibles», se souvient-t-elle.

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