Neuf personnes, dont un Casque bleu togolais et cinq agents de sécurité maliens, ont été tuées le 14 août lors de deux attaques distinctes contre la mission de l’ONU au Mali (Minusma)
Deux attaques contre la mission de l’ONU au Mali sont survenues le 14 août. Une première attaque d’hommes armés non identifiés a visé des camps de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à Douentza, dans le centre du pays, selon la force de l’ONU dans le pays. Un Casque bleu togolais et un soldat malien ont été tués. Un autre Casque bleu a été blessé.
«Un premier groupe d’assaillants a tiré sur un camp de la Minusma à partir d’une colline adjacente. En réaction, les forces armées maliennes, établies à proximité du camp, ont riposté», a expliqué un responsable de la Minusma. «Un second groupe se dirigeant à pied vers l’autre camp de la Minusma a ouvert le feu. Les Casques bleus ont riposté et deux assaillants ont été abattus», a-t-on ajouté au sein de la mission onusienne, condamnant «cette attaque terroriste révoltante».
Lors d’une attaque distincte dans l’après-midi, des hommes armés ont pris d’assaut le quartier-général de la Minusma à Tombouctou (nord-ouest). Cinq gardes maliens de la mission de l’ONU, un membre de la gendarmerie malienne et un agent civil contractuel de la Minusma, ont été tués, selon la Minusma. En outre, un garde de sécurité malien et six Casques bleus ont été blessés, dont deux grièvement.
«Six assaillants ont été abattus lors de la riposte», a précisé l’ONU. Une force de réaction rapide et des hélicoptères d’attaque ont été déployés pour sécuriser le QG et traquer d’éventuels assaillants.
«Lâche et ignoble»
Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a condamné un «acte lâche et ignoble».
Ces attaques contre les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international, selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Dans un communiqué, les 15 membres du Conseil de sécurité ont aussi condamné les attaques contre les camps de l’ONU. Ils appellent le Mali à enquêter rapidement sur ces attaques et à traduire leurs auteurs devant la justice.
Le 15 août, lors d’une réunion prévue de longue date, le Conseil de sécurité doit notamment discuter de la création d’une force militaire par les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour renforcer les dispositifs militaires nationaux et multinationaux dans la région.
Cette force de quelque 5 000 hommes devrait être opérationnelle à l’automne, mais son financement est loin d’être assuré. Son coût est estimé à plus de 420 millions d’euros.
En mars-avril 2012, le nord du Mali est tombé sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur d’une déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ces groupes armés en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale conduite par la France, qui se poursuit actuellement. Des zones entières échappent cependant toujours au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.