Après chaque attentat djihadiste, la formule « islamo-fasciste » se dresse de niuveau pour désigner les terroristes se revendicant du groupe Etat Islamique.
La formule n’est pas toute jeune. Né en 1990 par la plume de l’historien écossais Malise Ruthven dans les colonnes du journal britannique The Independant, où il comparait l’autoritarisme de Mussolini et celui de chefs d’Etats de pays arabes, l’expression sera plus largement utilisée après le 11 septembre 2001 et l’attaque du World Trade Center par Al-Qaïda. De nombreux éditorialistes américains ont alors eu recours à la formule, avant qu’elle ne soit reprise par le président américain George W. Bush lui-même, en août 2006, dans un discours.
« C’est un raisonnement guerrier qui a pris les néo-conservateurs Américains à ce moment-là, explique François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), interrogé par L’Express. Selon eux, ils ont gagné trois guerres contre différents fascismes: en 1918, 1945 et ensuite à l’issue de la guerre froide en 1991. Donc cette nouvelle guerre qui s’ouvrait face au terrorisme islamique était automatiquement face à un autre fascisme et il fallait le nommer. »
Le terrorisme islamiste est donc devenu, outre-Atlantique, le fascisme vert ou islamique.