Il ne faudrait que cinq jours à l’Iran pour relancer sa production, qui pourrait servir à fabriquer la bombe atomique.
Hautement enrichi, l’uranium peut servir à fabriquer la bombe atomique. Faiblement enrichi, il sert de combustible aux centrales pour produire de l’électricité. La menace iranienne de reprendre sa production si les Etats-Unis quittent l’accord est donc prise très au sérieux.
« Si nous prenons la décision, nous pouvons commencer dans cinq jours un enrichissement de 20% [de l’uranium dans la centrale nucléaire de] Fordo », a affirmé le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi à la télévision d’Etat.
« Bien entendu, nous ne voudrions pas que cela arrive car nous avons fait beaucoup d’efforts pour aboutir à l’accord nucléaire », a ajouté Ali Akbar Salehi. « Notre plus grande priorité est de maintenir l’accord mais bien sûr pas à n’importe quel prix. »
Trump menace de déchirer le texte
Conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, cet accord prévoit que l’Iran limite son programme nucléaire à des usages civils en échange de la levée progressive des sanctions internationales.
Cependant, Donald Trump, hostile à cet accord négocié sous la houlette de son prédécesseur démocrate Barack Obama, a menacé à plusieurs reprises de déchirer le texte. « S’ils renoncent à l’accord nucléaire, la Corée du Nord va dire qu’ils ne respectent pas leurs engagements. La crédibilité des Etats-Unis s’effondrera », a déclaré Ali Akbar Salehi.
Donald Trump a également imposé récemment une série de sanctions juridiques et financières à l’Iran, non liées aux activités nucléaires qui passent mal auprès des dirigeants iraniens. La semaine dernière, Téhéran avait déjà menacé de quitter très rapidement l’accord nucléaire si les Etats-Unis continuaient leur « politique de sanctions ». D’autant que, d’après l’Agence nucléaire de l’ONU, le pays a jusqu’ici respecté ses engagements en la matière.