François Hollande a, pour la première fois depuis son départ de l’Élysée, adressé une vigoureuse mise en garde à Emmanuel Macron, l’exhortant mardi à ne pas « demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles » à l’approche d’une rentrée sous tension.
« Il ne faudrait pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles », a prévenu l’ancien chef de l’État à l’adresse de son successeur, qui fut aussi son protégé lorsqu’il était secrétaire général adjoint de l’Élysée puis ministre de l’Économie.
Invité à l’ouverture du festival du film francophone d’Angoulême mardi, l’ancien président a renchéri devant la presse: « il ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures ».
Un avertissement lancé alors que, dans le même temps, à Paris, le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud commence à recevoir les partenaires sociaux pour leur présenter les premiers arbitrages relatifs aux ordonnances réformant le code du travail.
Cette mesure sensible, qui s’ajoute à la diminution des contrats aidés ou à la baisse des APL, augure d’une rentrée sociale et politique potentiellement délicate pour l’exécutif.
Et permet à François Hollande, qui avait promis d’observer une certaine « réserve », au moins dans une « première période », de prendre position, alors qu’il ne s’était exprimé publiquement qu’à une seule reprise et à mots choisis, à Arles le 21 juillet.
« Ce qu’il faut, c’est conforter le mouvement qui s’est engagé, l’investissement, la consommation, le pouvoir d’achat et éviter toute décision qui viendrait contrarier ce mouvement », a encore insisté François Hollande.