En réaction à de nouvelles sanctions prises unilatéralement par les Etats-Unis pour des liens supposés entre des entités russes et la Corée du Nord, la Russie se déclare contrainte de devoir riposter malgré sa volonté de privilégier la diplomatie
«Confrontés à cette situation, nous commençons à élaborer la réponse qui s’impose», a mis en garde Sergueï Riabkov, le ministre-adjoint russe des Affaires étrangères, dans un communiqué publié le 22 août sur le site internet du ministère. Il s’exprimait sur la spirale de sanctions américaines qui s’abat sur la Russie, notamment depuis le mois d’août.
Dernier épisode en date à avoir mis le feu aux poudres, Steven Mnuchin, le secrétaire américain aux Finances, a annoncé le 22 août que les Etats-Unis allaient sanctionner 16 entreprises et individus de Russie et de Chine pour leurs liens supposés avec la Corée du Nord : «Nous ne pouvons tolérer que des entreprises et des individus issus de Chine, de Russie et d’ailleurs aident la Corée du Nord à générer des revenus qui seront ensuite employés au développement d’armes de destruction massive et au déséquilibre général dans cette région du monde», a déclaré Steven Mnuchin. Il a également estimé que cette décision des Etats-Unis était «cohérente» par rapport aux sanctions prises par l’Organisation des Nations unies à l’égard de la Corée du Nord depuis son premier essai nucléaire en 2006. Une explication qui ne convainc guère Moscou, qui dénonce une décision unilatérale de Washington.
Les entités concernées, dont Gefest-M, une société spécialisée dans les constructions métallurgiques basée à Moscou, sont accusées par le Département de la justice américain d’avoir fait transiter des capitaux, notamment à Hong Kong, et d’avoir permis l’acquisition de métaux pour la Corée du Nord en dépit des sanctions qui lui sont imposées, facilitant ainsi son programme d’armement. Les capitaux américains de ces personnes et entreprises ont été bloqués et il sera interdit à toute entité américaine de développer une quelconque activité avec elles.
«Le langage de la sanction est inacceptable»
Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi aux mesures dans un communiqué pour faire part de sa déception concernant cette décision et prévenir Washington que la Russie travaillait activement à une réponse appropriée.
«Face à un tel retour en arrière, les promesses des responsables américains visant à stabiliser nos relations bilatérales paraissent bien peu convaincantes» a déploré Sergueï Riabkov, l’adjoint au ministre russe des Affaires étrangères, avant d’ajouter : «Nous avons toujours privilégié le dialogue pour résoudre nos différends. Au cours des dernières années, Washington aurait dû comprendre que le langage de la sanction est inacceptable pour nous et que de telles actions ne font que bloquer les solutions aux vrais problèmes. Cependant, il semblerait que ces évidences ne soient pas perçues.»
Tout espoir n’est pas perdu et la porte reste toutefois ouverte du côté du Kremlin qui espère que ses «collègues américains se rendront compte de la futilité» des différentes sanctions promulguées par les Etats-Unis.