Dans son rapport rendu public au terme d’une enquête approfondie menée sur le terrain, Amnesty International relate que des centaines de civils ont été tués ou blessés depuis qu’une offensive a été lancée en juin pour reprendre le principal bastion du groupe armé État islamique (EI).
Des victimes et des témoins ont raconté à l’ONG qu’ils se retrouvent confrontés aux engins piégés et aux tireurs embusqués de l’EI, qui cible quiconque tente de fuir. Mais aussi au barrage incessant des tirs d’artillerie et des frappes aériennes des forces de la coalition dirigées par les États-Unis, qui combattent aux côtés du groupe armé des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Daraya, à l’ouest de Raqa, est l’un des quartiers lourdement bombardé par les forces de la coalition, notamment du 8 au 10 juin. Un de ses habitants a raconté : « C’était l’enfer, de nombreux obus ont frappé le quartier. Les habitants ne savaient pas quoi faire pour survivre. Certains couraient d’un endroit à un autre… et ont fini par se faire bombarder ».
« Les forces des FDS et de la coalition doivent redoubler d’efforts pour les protéger, notamment en s’abstenant de mener des frappes disproportionnées ou sans discrimination et en créant des passages sûrs leur permettant de quitter la ville », lance Donatella Rovera, conseillère pour les situations de crise à Amnesty International ayant dirigé l’enquête sur le terrain.
Par ailleurs, des victimes ont dit à Amnesty International que les forces de la coalition prennent pour cibles les bateaux qui traversent l’Euphrate, une des seules voies sûres pour les civils qui tentent de fuir la ville. « Frapper » chaque bateau » – en se fondant sur l’hypothèse erronée qu’il transporte des combattants de l’EI ou des armes – est un acte mené sans discrimination et interdit par les lois de la guerre », a déclaré Donatella Rovera.