Des discussions sont en cours entre l’Iran et Twitter pour débloquer le réseau social, interdit depuis des années dans le pays mais utilisé par des millions d’Iraniens, dont de nombreux dirigeants du pays.
Twitter «a annoncé être prêt à négocier pour résoudre les problèmes», a affirmé Mohammad Javad Azari Jahromi, le jeune ministre des Télécommunications, au quotidien Iran Daily. « Il y a de bonnes bases pour de telles négociations. Twitter n’est pas un [réseau] immoral nécessitant d’être bloqué », a ajouté le ministre de 35 ans, qui vient de prendre ses fonctions.
Le réseau social est normalement interdit depuis les manifestations de 2009 qui ont suivi la réélection contestée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Mais de nombreux dirigeants iraniens utilisent la plateforme. Le bureau du guide suprême Ali Khamenei, en particulier, y possède un compte, tout comme le président Hassan Rohani et le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif. Même Mahmoud Ahmadinejad a rejoint le réseau cette année.
Des interdictions facilement contournées
Malgré l’interdiction en Iran de Twitter, Facebook et YouTube, des millions d’utilisateurs y ont accès grâce à un logiciel peu coûteux – environ 1 euro par mois – ou même via des logiciels gratuits disponibles sur le net.
Mohammad Javad Azari Jahromi, devenu le plus jeune ministre d’un gouvernement iranien et le premier à être né après la révolution islamique de 1979, a indiqué que des responsables tentent de trouver des solutions pour débloquer YouTube, tout en continuant à censurer son « contenu immoral ». Un projet pilote a été lancé pour permettre aux universités d’y accéder.
Les iraniens plébiscitent également d’autres réseaux sociaux, qui eux ne sont pas bloqués. Ils sont plus de 25 millions à échanger sur Telegram et emploient aussi Instagram ou WhatsApp, qui jouissent d’une grande popularité en Iran.
Le contrôle plutôt que l’interdiction
C’est le Conseil supérieur de l’internet, qui comprend des membres du pouvoir judiciaire dominé par les conservateurs, qui est chargé de contrôler l’interdit, d’imposer des interdictions ou des restrictions. Or, les responsables de la justice ont affirmé ces derniers mois qu’ils n’étaient pas partisans d’une interdiction des réseaux sociaux mais de leur contrôle. Un avis partagé par le gouvernement.
Ces dernières années, ce dernier a largement étendu le réseau internet à travers le pays, ce qui rend difficile toute restriction.