Le ministère allemand de l’Intérieur a annoncé aujourd’hui l’interdiction de la principale plate-forme internet d’extrême gauche du pays et avoir saisi des armes blanches lors d’une perquisition, des mesures faisant suite aux violences en marge du dernier G20.
En fouillant les locaux du site linksunten.indymedia.org à Fribourg (sud-ouest), les enquêteurs ont découvert des couteaux, matraques, tuyaux et lance-pierres, a indiqué à la presse le ministre de l’Intérieur Thomas Maizière, proche de la chancelière conservatrice Angela Merkel qui briguera fin septembre un quatrième mandat.
« La poursuite de l’exploitation du site est, à partir de maintenant, une infraction pénale », a déclaré le ministre, qui souhaite « sévir avec force contre les extrémistes de gauche susceptibles d’être violents en Allemagne ». Pour lui, Indymedia est le théâtre « quasi quotidien » de propos haineux, de propagande voire « d’assistance concrète » pour commettre des infractions, par exemple en discutant de la fabrication d’un cocktail Molotov ou en applaudissant l’incendie de la voiture d’un responsable policier devant chez lui.
Le forum a été particulièrement actif pendant le sommet du G20 organisé début juillet à Hambourg (nord), servant à organiser les manifestations, barrages mais aussi violences et dégradations en marge de la réunion officielle. Créé en 2009, Indymedia est devenu la plate-forme internet la plus fréquentée de l’extrême-gauche et permet à ses utilisateurs de poster anonymement. Un contributeur anonyme avait par exemple livré en mai 2016 les données personnelles – dont les adresses et numéros de téléphone – de plus de 2.000 participants au congrès du parti de droite populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD).