Les ministres français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et des Armées Florence Parly sont en visite à Bagdad pour explrimes le soutien de la France à l’Irak dans la lutte contre le groupe Etat islamique et pour la reconstruction du pays.
Arrivés vendredi soir dans la capitale irakienne, les hauts fonctionnaires ont eu une rencontre avec le Premier ministre de l’Etat Haider al-Abadi et d’autres responsables irakiens à Bagdad ainsi que le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, à Erbil.
Une visite pour assurer la stabilité de la région
« C’est une période de bascule entre une guerre qui touche à sa fin et le début de la stabilisation et de la reconstruction » du pays, a relevé Jean-Yves Le Drian dans l’avion qui le conduisait en Irak. Cette visite conjointe intervient après la reprise au groupe djihadiste sunnite Etat islamique de la deuxième ville du pays, Mossoul, le 9 juillet et au tout début de l’offensive des forces irakiennes pour la reconquête de la cité voisine de Tal Afar, lancée dimanche. Les deux responsables français ont été précédés mardi par le chef du Pentagone, Jim Mattis.
Le sort des Kurdes et des combattants français en question
Les deux ministres devraient aussi mettre en garde les Kurdes irakiens contre le référendum d’indépendance prévu le 25 septembre. « La France est pour l’autonomie du Kurdistan dans le cadre de la constitution irakienne », souligne-t-on au Quai d’Orsay. Les Etats-Unis s’opposent également à ce référendum, tout comme la Turquie et l’Iran qui craignent qu’un tel processus ne fasse tache d’huile chez leur propre minorité kurde.
Jean-Yves Le Drian et Florence Parly devraient aussi aborder la question des combattants français auprès de l’EI, dont certains – « très peu » relève-t-on de source diplomatique française, sans plus de précisions – ont été faits prisonniers par les forces irakiennes.
Continuer à combattre l’Etat Islamique
La France, un des principaux contributeurs de la coalition internationale anti-EI derrière les Etats-Unis, entend poursuivre ce soutien militaire pour la reprise des dernières poches djihadistes. « Tant que notre ennemi commun n’aura pas été éradiqué, la participation de la France sera maintenue », a assuré Florence Parly, en référence aux frappes aériennes et tirs d’artillerie français en appui des forces irakiennes. Paris veut aussi soutenir la reconstruction de l’Irak, dont le coût est estimé entre 700 et 1.000 milliards de dollars. A terme, la France, longtemps éclipsée en Irak par son refus de participer à l’offensive américaine contre Saddam Hussein en 2003, espère retrouver un niveau de relations plus intense avec ce pays, à l’image de ce qu’il était avant la guerre du Golfe.