L’idée de la Première ministre polonaise Beata Szydlo de rappeler aux autorités allemandes que les réparations de guerre n’avaient pas encore été réglées s’expliquent probablement par le désir de la Pologne d’influencer la position de Berlin sur les éventuelles sanctions de l’UE contre Varsovie, estime le parlementaire russe Alexeï Pouchkov
En évoquant les réparations de guerre qui ne lui avaient pas encore été payées, la Pologne cherche probablement à faire renoncer l’Allemagne à l’idée d’éventuelles sanctions que l’Union européenne pourrait imposer à Varsovie si elle ne changeait pas sa politique migratoire, a déclaré le sénateur russe Alexeï Pouchkov dans une interview accordé à la chaîne RT.
«Probablement, la Pologne propose une si étrange initiative comme moyen d’exercer des pressions sur Berlin, puisque l’Allemagne, en tant que pays clé de l’UE, soutient la décision de l’UE de sanctionner la Pologne pour son refus de reconnaître les quotas migratoires. Ces quotas, que l’UE tente d’imposer à tous ses membres, ont suscité de la résistance à Varsovie, à Budapest, à Prague et à Bratislava. Il ne s’agit pas de recevoir d’indemnisation, mais de raviver la question dans une période de forte détérioration des relations entre Berlin et Varsovie. Varsovie cherche des contre-mesures pour influencer la position de l’Allemagne sur les éventuelles sanctions contre la Pologne au sein de l’UE», a-t-il déclaré.
Le sénateur a rappelé que le Parlement polonais se prononce également en faveur de réparations russes. Selon lui, le pays vit exclusivement dans le passé. Cela s’explique par le fait qu’aujourd’hui, la Pologne n’est pratiquement pas impliquée dans la prise de décisions clés sur la scène mondiale.
«La Pologne est un pays avec des ambitions énormes et des munitions de la politique étrangère très faibles. D’où ses discussions sans fin sur le sujet la Première et de la Deuxième Guerre mondiale», a conclu le sénateur.
Rappelons que la Première ministre polonaise, Beata Szydlo, a déclaré jeudi que la Pologne avait le droit à des réparations de la part de l’Allemagne pour les dommages causés à son pays pendant la Seconde Guerre mondiale.
« La Pologne parle de justice, la Pologne parle de ce qui doit être fait, nous sommes victimes de la Seconde Guerre mondiale, nous sommes des victimes qui n’ont pas été indemnisées pour les dommages subis », a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse donnée à Varsovie.