Le Japon a annoncé vendredi un renforcement de ses sanctions contre la Corée du Nord via le gel des avoirs d’entreprises chinoises et namibiennes soupçonnées de commercer avec Pyongyang, dans l’espoir d’enrayer son programme balistique et nucléaire.
Cette initiative intervient quelques jours après la décision des États-Unis de prendre des mesures à l’encontre de 10 organisations et six individus, Chinois et Russes, accusés d’apporter leur aide financière à la Corée du Nord en important notamment du charbon.
«Nous continuerons à inciter fortement la Corée du Nord à s’orienter vers la dénucléarisation», a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, lors d’un point presse régulier. «C’est le moment d’accentuer la pression», a-t-il insisté.
Dans le viseur, quatre compagnies chinoises et deux de Namibie, ainsi que deux particuliers.
Le rôle de la Chine, pays le plus proche du régime nord-coréen, est considéré comme essentiel dans le dossier, tandis que la Namibie a resserré ses liens avec Pyongyang ces dernières années, selon les médias japonais.
Le Japon a déjà pris par le passé des sanctions similaires à l’encontre d’entités impliquées dans l’achat de matières premières et dans des travaux de recherche en lien avec les programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord. Les dernières datent de fin juillet: elles concernaient alors cinq firmes, dont deux chinoises, et neuf particuliers.
«Nous nous opposons fermement à l’imposition de sanctions unilatérales en dehors du cadre du Conseil de sécurité de l’ONU, a fortiori quand elles visent des entreprises et particuliers chinois», a réagi vendredi Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Nous exhortons le Japon à arrêter» ce type d’actions «et s’il persiste dans cette attitude, il devra en accepter les conséquences», a-t-elle prévenu.
Mercredi, Pékin avait dénoncé de la même manière les sanctions américaines, estimant qu’elles «n’aidaient pas à trouver une solution» et «ne facilitaient pas la coopération de la Chine».
Les États-Unis et ses alliés, en particulier le Japon et la Corée du Sud, sont particulièrement en alerte depuis que le régime de Kim Jong-Un a procédé en juillet à deux tirs réussis de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
Les tensions se sont exacerbées début août, quand le président américain Donald Trump a menacé de déchaîner «le feu et la colère» sur le Nord. Le dirigeant nord-coréen a répliqué en promettant de tirer une salve de missiles à proximité du territoire américain de Guam, dans le Pacifique, projet qu’il a finalement décidé de ne pas mettre immédiatement à exécution.