Contrairement aux années précédentes, l’attention des enquêteurs se concentre désormais sur les «terroristes domestiques», de plus en plus jeunes. Les services de renseignement belges ont également ouvert des enquêtes dans une mosquée sur cinq
Le parquet belge a ouvert 189 dossiers liés au terrorisme depuis le début de l’année 2017, soit 23 par mois en moyenne, rapportent les journaux De Tijd et L’Echo le 24 août.
Des chiffres qui s’approchent déjà de ceux de 2014, quand 195 dossiers avaient été ouverts durant l’année. Une moyenne qui dépasse également celle de l’année dernière, qui s’établissait à 22 dossiers par mois. Elle reste cependant en deçà de la moyenne record de l’année 2015 (26 ouvertures de dossier par mois, 313 au total), lorsque de nombreux Belges partaient combattre en Syrie et au Moyen-Orient.
Selon les deux quotidiens, l’attention des enquêteurs a désormais glissé vers les «terroristes domestiques» – c’est à dire qui n’ont jamais quitté le pays – et vers des suspects de plus en plus jeunes.
Tous les services de sécurité belges, de la police locale aux services de renseignement (Sûreté de l’Etat), travaillent aujourd’hui «principalement sur le terrorisme» soulignent les deux journaux. Ils ajoutent en outre que l’Etat recueille plus d’informations sur d’éventuelles menaces terroristes que «jamais auparavant», et que les écoutes téléphoniques dans ce cadre connaissent «un boom».
Le parquet fédéral a augmenté ses effectifs de 24 à 32 magistrats, douze d’entre eux travaillant exclusivement sur des dossiers de terrorisme, selon les deux quotidiens. Jusqu’à présent, 289 personnes ont été jugées pour des infractions liées au terrorisme depuis janvier 2015.
Une mosquée sur cinq contrôlée pour extrémisme en 2016
Le ministre de la Justice Koen Geens, cité par De Tijd le 26 août, rapporte également que les services de sécurité de l’Etat ont mené une enquête au sein de 58 lieux de culte dans le cadre de la lutte contre l’islamisme radical en 2016, soit dans une mosquée sur cinq.
Cette attention particulière portée aux mosquées belges est due à plusieurs facteurs, à savoir la façon dont sont gérées les mosquées, la personnalité et le parcours des imams qui y prêchent, ou encore le profil des fidèles.
«Nos enquêtes se focalisent sur les menaces comme l’extrémisme, les processus de radicalisme et le terrorisme», a précisé la Sûreté de l’Etat, cité par l’agence de presse Belga.
Pour avoir une vue d’ensemble des activités dans les mosquées du pays, le gouvernement belge aimerait que les lieux de culte musulmans du pays signalent les allées et venues des imams, avait déclaré Koen Geens le 23 août sur le plateau de l’émission de la télévision flamande Terzake.