Le tribunal de Grande-Bretagne a accusé un hacker d’avoir attaqué deux grandes banques dans son pays et déjà condamné en Allemagne pour une cyber attaque a été extradé de ce pays et sera présenté jeudi à un juge à Londres, a indiqué la police britannique.
Daniel Kaye, 29 ans, est accusé d’avoir infecté les systèmes informatiques des banques Lloyds et Barclays en janvier 2017 et de les avoir fait chanter. En Allemagne, il a été condamné fin juillet à vingt mois de prison avec sursis pour une vaste attaque informatique qui avait touché en novembre plus d’un million de clients de l’opérateur Deutsche Telekom.
Kaye est également accusé d’avoir perpétré une cyber attaque contre Lonestar MTN, le principal fournisseur internet du Liberia, selon le communiqué de l’Agence nationale du crime.
Il doit être présenté jeudi devant un juge au tribunal de Westminster.
En Allemagne, Daniel Kaye a été condamné pour « tentative de sabotage informatique ». il avait reconnu les faits devant le tribunal de Cologne et avait déclaré avoir agi pour le compte d’une entreprise de télécommunication du Libéria qui voulait s’en prendre à un concurrent dans le pays.
Selon la police allemande, le but de l’attaque était de prendre le contrôle de routeurs de Deutsche Telekom afin d’y intégrer des « botnets », un réseau d’ordinateurs utilisés à l’insu de leurs propriétaires pour des activités illégales.
Deutsche Telekom n’était donc pas la véritable cible du hacker britannique, les routeurs de l’opérateur allemand, certes saturés par l’attaque, devant servir à attaquer la société libérienne visée.
Deutsche Telekom a tout de même évalué à environ 2 millions d’euros les dégâts causés. Quelque 1,25 million de ses clients ont été affectés à l’époque par une panne.
Le Britannique a indiqué avoir reçu 10.000 dollars (environ 8.600 euros) pour son travail, affirmant avoir acquis ses compétences informatiques grâce à quelques cours et en se documentant par lui-même.
Il avait été arrêté le 22 février à l’aéroport londonien de Luton par des policiers britanniques sur la base d’un mandat d’arrêt européen délivré par le parquet de Cologne, puis extradé vers l’Allemagne.