La presse allemande s’est fait l’écho du tir de missile lancé mardi par la Corée du Nord. Un tir qui a survolé le Japon et qui pourrait avoir d’énormes conséquences pour Pyongyang et pour la région.
Le survol hier de l’archipel nippon par un missile de portée intermédiaire a constitué une nouvelle escalade dans la crise nord-coréenne.
Mais, observe la Mannheimer Morgen, pour Kim Jong-Un, retranché dans sa bulle, cette action n’était pas moins qu’une « réponse modérée et inévitable en réaction aux manœuvres menées par Washington et ses alliés ».
Même si cet énième essai de missile du dirigeant nord-coréen laisse suggérer son manque d’ouverture au dialogue, le journal de Mannheim informe qu’il se déroule depuis plusieurs mois une diplomatie de l’ombre, loin des regards, afin d’apporter une solution au conflit.
Quel message ce nouveau tir de missile est-il donc censé transmettre dans ce contexte ? « Seuls ceux qui ont pris part aux discussions secrètes pourront en dire davantage », conclut le journal.
Le tir de mardi a été « un prélude important pour contenir Guam, base avancée de l’invasion », selon Kim Jong-Un
Mais pour le quotidien Die Welt, l’objectif de Kim Jong-Un ne fait pas l’ombre d’un doute. « Il sait que le nucléaire est une arme qui permet l’égalisation des pouvoirs », écrit le journal. Kinm Jong-Un cherche donc à s’asseoir à la table des Grands lorsque les cartes du Pacifique seront redistribuées. Il s’y invite par ces gesticulations, à la limite de la guerre.
Par ailleurs, poursuit le journal, le tir de missile était techniquement dirigé contre le Japon, mais tactiquement contre la Corée du Sud, politiquement contre les Etats-Unis et sur le plan stratégique, sans le dire, contre la Chine en qui les dirigeants nord-coréens, pour des raisons historiques et idéologiques ne font pas confiance.
A côté du sujet nord-coréen, les éditorialistes allemands se sont intéressés à la question des migrations, après la rencontre euro-africaine qui s’est tenue lundi à Paris. Le commentaire de la Frankfurter Neue Presse salue l’initiative européenne visant coopérer avec les pays de transit des migrants à savoir le Tchad, le Niger et la Libye, estimant par ailleurs que l’Europe ne peut pas faire tout toute seule.
Mais la Augsburger Allgemeine déplore le manque de stratégie européenne sur le long terme, soulignant qu’avec une pure gestion de crise il sera difficile de contrôler l’entrée des migrants sur le sol européen.