Le média allemand Deutche Welle a proposé à ces lecteurs de revenir les mobilisations les plues en vue sur les réseaux sociaux en Afrique. Du Kenya en RDC en passant par le Nigeria, le mois d’août a été riche chez les internautes africains.
C’est aussi un mois où les électeurs africains étaient appelés à se rendre aux urnes. On a voté au Kenya, au Rwanda ou en Angola. Ce sont là des rendez-vous qui ont mobilisé la toile.
Au Kenya par exemple, la mort de l’informaticien de la Commission électorale indépendante, Chris Musando, à une semaine du scrutin du 8 août avait suscité la colère des internautes.
Ils ont exprimé leur cri du coeur à travers le hashtag #YouCantKillUsAll (Vous ne pouvez pas tous nous tuer). Sur Twitter plus de 2000 personnes ont été atteintes par ce mot-clé depuis sa création.
Le parti d’opposition Nasa s’est aussi fait l’écho de ce hashtag. Mais aussi des activistes comme le célèbre blogueur Kenyan Cyprian Nyakundi qui comptabilise plus d’un million d’abonnés à son compte Twitter. C’est aussi lui qui a le plus tweeté sous ce hashtag.
Pour rester en Afrique anglophone, il faut noter aussi le succès de la campagne Resume or Resign. Ce mouvement conduit à partir du 7 août par plusieurs personnalités de la société civile a organisé des manifestations au Nigeria et à Londres pour réclamer le retour du président Muhammadu Buhari ou sa démission, dans le cas contraire.
Avec le mot-clé #resumeorresign, la toile n’a pas eu de répit pour le chef de l’Etat alors hospitalisé dans la capitale britannique. Sur les réseaux sociaux, la campagne a atteint 157 millions d’internautes répartis principalement entre le Nigeria et les Etats-Unis.
Les efforts des activistes n’ont pas été vains. C’est le moins que l’on puisse dire, car le président nigérian est rentré 12 jours après le début des protestations. Est-ce qu’il y a une corrélation entre les manifestations et son retour ? En tout cas, sur les réseaux sociaux, cela ne fait aucun doute. Des messages de félicitation ont été même été lancé aux activistes qui étaient en ligne de front du mouvement.
La bataille contre le franc CFA
La campagne qui mobilise en ce moment est celle de la sortie des pays africains du franc CFA. Du moins pour ceux qui y sont. Le nom de la monnaie suffit comme mot-clé pour s’informer des discussions qui entourent le débat.
Ou celui de la figure de proue du mouvement anti CFA, le Franco-Béninois Kemi Seba. Personnage controversé, il a été arrêté puis libéré après avoir brûlé un billet de 5.000 franc CFA en guise de protestation.
Un geste qui a été répété sur les réseaux sociaux par ses sympathisants. Quant à ses détracteurs, ils le qualifient d’ »afroclown ». Un hashtag notamment utilisé pour dénoncer le fait que la lutte contre le franc CFA soit portée par Kemi Seba, accusé d’être proche de l’extrême-droite française.
Un mot de la RDC pour conclure. Si la campagne bybyekabila a eu du succès l’an dernier sur les réseaux sociaux pour demander le départ du président Kabila, sur ces 30 derniers jours, en revanche les mots-clés qui servent de ralliement aux débats politiques sont principalement #Deboutcongolais et #Esili.
Le premier a eu une portée d’environ 300.000 internautes. Le second loin devant a atteint un million de personnes pour le mois d’août.