Sous une chaleur suffocante, les pèlerins présentent leur visage éprouvé à un employé de la sécurité chargé de les vaporiser d’eau sur la route les menant vers Mina, où le rituel de lapidation des stèles avait viré au drame en 2015.
Au lendemain de leur ascension du mont Arafat, temps fort du grand pèlerinage à La Mecque, les deux millions de fidèles venus du monde entier célèbrent également l’Aïd al-Adha, la fête du sacrifice.
A l’aube, une foule de pèlerins s’ébranle et avance en direction d’un vaste campement aux pieds du mont Arafat, situé à l’est de La Mecque.
Ils lapident la première des trois stèles représentant Satan avec sept cailloux ramassés à Mouzdalifa, sur le chemin entre le mont Arafat et Mina.
Assis sur un trottoir aux côtés de sa mère et sa soeur de 26 ans, il savoure un moment qu’il attendait depuis six ans.
« Mon père est décédé en 2011, on essaie de venir depuis cette année-là pour accomplir le hajj à sa place. Quelque chose manquait dans sa vie », confie-t-il.
Autour de cette famille s’agite une foule en chemin vers les stèles. Chacun trouve un moyen de se protéger du soleil avec parfois des objets insolite comme un parapluie « vaporisateur ».
Habiba Kabir, une Nigériane installée depuis deux ans à Ryad, se désaltère à l’une des fontaines installées le long du parcours.
« Deux pèlerins se sont évanouis devant moi ce matin », témoigne Almas Khattak, un volontaire pakistanais.
Devant les stèles, une femme âgée assise sur un fauteuil roulant a les yeux fermés. Ses proches tentent de la réveiller, lui jettent de l’eau sur le visage, appellent finalement à l’aide. Un responsable de la sécurité écarte les journalistes de l’AFP de la scène.
Si pour encore une majorité de fidèles le pèlerinage représente « Le voyage » qu’ils accomplissent à l’automne de leur vie, il constitue pour d’autres un périple à répéter tous les ans s’ils en ont les moyens.
C’est le cas de Najat Malik, 45 ans et originaire de Khartoum. Elle accomplit le hajj chaque année depuis dix ans.
« J’attends toute l’année ce moment », dit cette employée du Croissant-rouge au Soudan. « Tous les ans, c’est différent. Parfois il y a moins de pèlerins en raison d’avertissements sur la propagation de maladie pendant le hajj. Mais, cette année, je sens qu’il y a plus de monde ».