Balayant d’un revers de manche les critiques sur son élection prochaine au conseil d’administration de Rosneft, Gerhard Schröder a proposé d’imaginer les réactions qu’aurait suscitées sa nomination à un poste similaire au sein d’une entreprise US. Il a souligné qu’il n’était pas sage de déclarer une guerre – politique ou économique – à la Russie
La veille de la validation de sa candidature au conseil d’administration du géant pétrolier russe Rosneft, l’ex-Chancelier allemand Gerhard Schröder s’est exprimé sur cette perspective et a accusé ses critiques de vouloir engager une guerre froide contre la Russie et ce au mépris de la volonté de la plupart des Allemands.
«Le mainstream n’a jamais, loin s’en faut, retenu mon attention», a-t-il déclaré mercredi lors d’un événement organisé par le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). À ceux qui le critiquent, il a rappelé que les États-Unis avaient fait irruption en Irak, en 2013, en violation des normes du droit international.
«Ceux qui critiquent aujourd’hui avec ardeur certaines décisions voulaient à l’époque nous entraîner dans la guerre contre l’Irak. Ils ne se sont jamais excusés pour leurs erreurs. Tous ceux qui font de même aujourd’hui ont visiblement grandement intérêt à nous entraîner dans une nouvelle guerre froide, par exemple contre notre grand voisin, la Russie», estime-t-il.Et de souligner que cela n’était ni dans ses intérêts, ni dans ceux de la plupart des Allemands.
M.Schröder a souligné qu’il n’était pas sage de mener une campagne visant à isoler le voisin qu’est la Russie que ce soit tant du point de vue économique que politique. «La diabolisation de la Russie n’aidera personne. Quant à son intégration dans l’économie mondiale, elle peut aider toute le monde».
Répondant aux critiques parues dans les médias allemands au sujet de sa prochaine élection au conseil d’administration de Rosneft, il a proposé d’imaginer la réaction de cette même presse s’il avait été retenu pour occuper le même poste, mais au sein d’une compagnie américaine, par exemple Exxon.
«Quelle aurait été la réaction de la presse en Allemagne? Tout le monde aurait été ravi et personne ne se serait penché sur mes motivations», a souligné M.Schröder.
Evoquant son intérêt pour le géant russe Rosneft, il a souligné qu’« il s’agit du plus grand consortium pétrolier qui a des liens vraiment importants avec l’Allemagne». Et de pointer que Britisch Petroleum (BP), le Qatar et Glencore figuraient sur la liste de ses actionnaires.
Jeudi, la candidature de M. Schröder au conseil d’administration de Rosneft a été approuvée.