Une famille syrienne, la guerre à huis clos

La force de ce long-métrage par moments très éprouvant est de ne pas expliquer les raisons du conflit, mais de s’attacher aux conséquences humaines.

Un vieil homme, la cigarette au bec et des valises sous les yeux, observe par la fenêtre un groupe de jeunes qui s’éparpille au moment où on lui tire dessus. Le grand-père ne paraît nullement étonné et fond silencieusement en larmes. Il va s’asseoir dans le salon, tandis que sa bru, ses petits-enfants et des voisins se réveil lent pour tenir une journée de plus, barricadés dans un appartement, car, dehors, à Damas, c’est la guerre.

La force de ce long-métrage par moments très éprouvant est de ne pas expliquer les raisons du conflit, mais de s’attacher aux conséquences humaines. Un effet loupe assez impressionnant, psychologiquement pertinent, et qui ne manque pas d’audace, car la facilité aurait voulu qu’on désignât un héros -ou, en l’occurrence, une héroïne, puisque la chef de famille est interprétée par l’excellente Hiam Abbass. Mais non.

Ici, on ne fait pas ce qu’on veut, mais ce qu’on peut pour survivre. Quant à la mise en scène, elle est à l’aune de l’écriture: ciselée.