Contestée pour son plan vélo, la maire de Paris estime que ces attaques sont notamment dues à sa qualité de femme d’origine espagnole.
La maire de Paris n’a pas froid aux yeux. Conspuée de toutes parts pour la bataille qu’elle mène afin de réduire en un temps record la circulation automobile dans Paris, Anne Hidalgo a décidé de répliquer. Invitée ce jeudi sur BFM-TV, elle rend même coup pour coup à ceux qui la visent: ceux qui s’opposent au plan vélo qui doit accoucher, avant la fin du mandat, d’un réseau de 1400 km de pistes cyclables, contre 700 actuellement, ne cherchent qu’à préserver «leurs petits intérêts» et «les petits lobbies» , assène l’édile de la capitale.
«Il y a plusieurs groupes là, entre la fachosphère, les réacs, néoréacs…», relève-t-elle, avant d’ajouter à la liste certains cadres de la majorité LREM, comme Aurore Bergé, qui a tenté cette semaine de créer une polémique au sujet de la piste cyclable sur la voie Georges-Pompidou. «Je pense que nos citoyens sont beaucoup plus éclairés parfois que des politiques ou ces petits groupes qui essayent d’exploiter la situation», estime Anne Hidalgo. «Aujourd’hui à Paris, il n’y a qu’un Parisien sur 10 qui se rend à son travail en voiture! Trois sur 10 dans la métropole. Tous les autres prennent déjà les transports en commun, la voiture ou la marche à pieds, et je suis solidaire d’eux. Parce que l’on ne parle pas du plus grand nombre quand fait un écho aussi fort aux remarques et aux polémiques», souligne-t-elle.
«Je vais continuer»
«Ce plan vélo dont certains disent que c’est brutal, que ça serait dur. Je pense qu’il y a un petit côté macho, quand une femme exerce l’autorité. C’est vrai que tous mes prédécesseurs étaient des petits chatons dociles, ça se sait bien… Bref. Il y a eu un vote unanime du Conseil de Paris (2015), sur le plan, le calendrier, et tous les élus ont voté pour», rappelle encore celle qui a succédé à Bertrand Delanoë. Elle revendique encore: «Aujourd’hui, en 10 ans, nous avons réduit de 30% la circulation automobile à Paris, et donc de 30% la pollution aussi, car c’est un effort sur le long terme».
Mais la crispation qui vise la maire socialiste ne relève pas que d’une histoire d’air pur et de bicyclette, c’est en tout cas ce que l’élue socialiste a confié mercredi aux journalistes de Brut. «Je suis une femme, donc ça déjà c’est un point très important. Pour la fachosphère, je revendique mon origine espagnole, j’ai la double nationalité. Blasphème! Donc je pense que ça les irrite au plus haut point. Je suis une femme de gauche, je l’assume, je le revendique. Je suis une femme qui porte l’écologie, un humanisme, et qui dirige la plus belle ville du monde, donc voilà je l’explique par ça. Mais toute ma vie je me suis engagée contre les racistes, les xénophobes, les antisémites et les gros machos, et je vais continuer», prévient-elle. Voilà qui devrait contribuer à raviver, entre deux bouchons, la flamme contestataire de ses opposants.